Depuis la crise de 2008, les Belges font moins d’enfants. Ce qui n’empêche pas la population du royaume d’augmenter. Nous serons 12,7 millions en 2070, prévoit le Bureau du Plan.
Chaque année à la même période, le Bureau fédéral du Plan met à jour ses prévisions démographiques pour la Belgique. Dans sa nouvelle édition, le Plan évoque un « baby-bug » entamé en 2008 dans la foulée de la crise économique et financière.Aujourd’hui l’économie va mieux, mais la fécondité ne se redresse toujours pas.Partager surTwitter
On observe, en effet, depuis lors une baisse du niveau de fécondité de 1,8 à 1,6 enfant par femme. « Certaines femmes, en particulier les moins de 30 ans, reculeraient actuellement l’âge de la maternité », constate le Bureau du Plan.
À moyen terme, le taux de fécondité devrait repartir légèrement à la hausse, vers le niveau de 1,7 enfant, mais sans jamais récupérer le niveau d’avant-crise. Le Plan avance deux hypothèses explicatives: la hausse du niveau d’instruction et de la participation des femmes au marché du travail, d’une part, et des changements sociétaux sur le nombre d’enfants désirés, d’autre part.CONSEIL
Crise de 2008 en cause
Ce dernier point résulterait de la crise de 2008: insécurité sur le marché du travail, accès plus difficile à la propriété et au marché locatif. Ces éléments retardent le projet de fonder une famille et poussent en outre à fonder une famille moins nombreuse.
Aujourd’hui l’économie va mieux, mais la fécondité ne se redresse toujours pas. Ce que le Plan n’explique pas vraiment, si ce n’est par un changement durable des mentalités intervenu depuis lors.+20.000PERSONNESChaque année, environ 130.000 personnes quittent le territoire belge tandis que 150.000 personnes viennent s’installer chez nous. Ce qui donne un solde migratoire de 20.000 personnes par an.
Apport migratoire
Cette évolution baissière est toutefois plus que compensée par l’immigration. Chaque année, environ 130.000 personnes quittent le territoire belge tandis que 150.000 personnes viennent s’installer chez nous. Ce qui donne un solde migratoire de 20.000 personnes par an.
Au début des années 2000, avec l’élargissement de l’Union, il s’agissait surtout de citoyens européens. Aujourd’hui, il s’agit essentiellement d’une immigration non européenne. En dépit de cette évolution, le poids des personnes de nationalité belge dans la population totale reste stable (84%). Ce qui tend à indiquer que bon nombre d’immigrants obtiennent rapidement la nationalité.
Contradiction dans le débat public
Le Bureau du Plan observe enfin une profonde contradiction dans le débat public. Certains affirment qu’il faut soutenir la natalité ou s’assurer d’un apport migratoire pour assurer le paiement des pensions et des soins de santé au sein d’une société vieillissante. D’autres affirment, au contraire, qu’il faut restreindre la croissance démographique pour répondre au défi climatique et environnemental.
« Sur ces enjeux, il est important de permettre des débats sociétaux, alimentés par des analyses objectives », conclut le Bureau du Plan.
Sources : https://www.lecho.be/