Dimanche, six migrants ont accosté dans le port de la Pointe-des-Galets, à La Réunion, à bord d’un navire de pêche battant pavillon du Sri Lanka. Le pays est confronté à une grave crise économique et politique, provoquant des pénuries d’aliments, de médicaments et de carburants.
Six personnes ont accosté, dimanche 31 juillet, dans le port de la Pointe-des-Galets, dans l’ouest de l’île française de La Réunion, à bord d’un navire de pêche battant pavillon du Sri Lanka, a indiqué à l’AFP la préfecture de La Réunion.
Ces migrants ont débarqué sans autorisation de séjourner sur le territoire français, a-t-on précisé de source proche des forces de l’ordre. Leur bateau a été repéré en milieu de matinée alors qu’il se trouvait à une dizaine de kilomètres au large des côtes nord-ouest de l’île française de l’océan Indien, a détaillé la préfecture, alertée en même temps que le Centre régional opérationnel de surveillance et de secours (Cross).
« Sur place, la police nationale était déployée en nombre, mais aussi les services des douanes, et des bénévoles de la Croix Rouge pour pouvoir aider à la traduction. Les six hommes ont été examinés par le personnel de « Médecins du Monde » », a précisé la chaîne La 1ère.
Graves pénuries au Sri Lanka
Le Sri Lanka connaît depuis plusieurs mois une grave crise économique et politique. Le pays de 22 millions d’habitants connaît des pénuries d’aliments, de médicaments et de carburants, faute de devises étrangères nécessaires pour financer ses importations.
Après des mois de manifestations animées par une frange de la population lui reprochant la faillite du pays, le président Gotabaya Rajapaksa a fui du Sri-Lanka mi-juillet puis a démissionné. Ranil Wickremesinghe lui a succédé le 20 juillet.
Entre mars 2018 en avril 2019, six bateaux avec 273 personnes à bord, dont des femmes et des enfants, avaient débarqué dans des conditions similaires à La Réunion en provenance du Sri Lanka, à près de 4 000 km de là. Toutes avaient alors demandé l’asile aux autorités françaises mais seulement quelques dizaines avaient pu rester sur le territoire. Les autres avaient été expulsées vers leur pays d’origine.
En décembre 2019, le secrétaire général de la préfecture avait déclaré qu’il « y [avait] manifestement des filières d’immigration illégales qui sont à l’œuvre ». Quelques semaines plus tard, en janvier 2020, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur de l’époque, Laurent Nuñez, avait indiqué que plusieurs navires avaient été « empêchés de quitter le Sri-Lanka pour se rendre à La Réunion » et annoncé un renforcement de la surveillance des côtes réunionnaises.