Alors que les bateaux de migrants en provenance d’Afrique ne cessent d’arriver aux Canaries, et que les centres d’accueil sont saturés, des ONG sont appelées à la rescousse par l’État pour soulager l’archipel espagnol. Elles sont chargées du transfert et de l’accueil des migrants dans la péninsule. C’est le cas de l’ONG Rescate, qui héberge 125 exilés dans le village de Monterroso. Et ces derniers sont très bien accueillis par les habitants. Reportage.
De notre correspondante à Madrid, Diane Cambon
De façon générale, l’accueil réservé aux migrants par les habitants de Monterroso dans la province de Lugo, en Galice, a été plutôt favorable. Dans ce village espagnol, les immigrés sont assez rares, et les habitants se montrent accueillant. L’ONG Rescate y loue un hôtel. Depuis trois semaines, 125 migrants subsahariens vivent là.
Le directeur de l’ONG en charge des migrants raconte comment la première semaine de leur arrivée, des dizaines de résidents ont apporté des vêtements pour les migrants. Ils ont aussi organisé une petite fête d’accueil et un match de foot amical. D’ailleurs, le terrain de foot du club local est ouvert toutes les après-midi pour les migrants et le stade est devenu un lieu de rencontre entre les jeunes du cru et les subsahariens.
Il y a eu toutefois aussi quelques réactions hostiles, notamment contre la propriétaire de l’hôtel. Or, Augusta aime raconter qu’elle-même a immigré en Angleterre lorsqu’elle était jeune pour trouver du travail et c’est pour cela qu’aujourd’hui, elle ouvre ses portes aux jeunes venus d’Afrique.
La Galice, terre d’émigration
La Galice a été une terre d’émigration, ce qui explique sans doute cette attitude plus ouverte envers ceux qui prennent la route pour une meilleure vie.
En outre, ici en Galice, où la population est âgée, l’arrivée de jeunes gens est considérée comme une chance. Beaucoup de villageois espèrent qu’ils vont rester pour travailler dans le coin. D’ailleurs, le directeur de l’ONG, Carlos expliquait comment ces jours-ci des entrepreneurs ou des agriculteurs s’étaient rendus à l’hôtel pour chercher des hommes pour travailler dans les vendanges par exemple.
L’ONG prend soin de mettre en garde les migrants, de ne pas céder à ces embauches temporaires, souvent payées en dessous du Smic horaire, car s’ils quittent l’hôtel et la structure organisée par l’ONG avec les cours d’espagnol et les formations, ils ne peuvent plus revenir et sont lâchés dans la nature sans protection juridique.
Sources: https://www.infomigrants.net/