La Suisse veut faire travailler les réfugiés…
Les réfugiés doivent accéder plus rapidement au monde du travail. Après s’être déjà entendu avec les cantons sur un agenda commun d’intégration, le Conseil fédéral a adopté mercredi plusieurs textes de mises en oeuvre. Ils entreront en vigueur le 1er mai.
Lors de la consultation, tous les cantons, les partis politiques, à l’exception de l’UDC, et les associations faîtières de l’économie ont soutenu le projet.
Les mesures concerneront chaque année 11’000 réfugiés reconnus et personnes admises à titre provisoire. La Confédération et les cantons estiment qu’environ 70% de ces personnes en âge de travailler peuvent s’intégrer durablement dans le marché du travail et subvenir à leurs besoins.
Forfait triplé
L’agenda prévoit un certain nombre de mesures d’intégration et réforme le financement. La Confédération va tripler à 18’000 francs le montant du forfait d’intégration versé aux cantons. Cela devrait lui coûter 132 millions de francs par an, mais deux fois moins à long terme, et ouvrir la voie à d’autres économies dans l’aide sociale.
Les cantons devraient aussi pouvoir utiliser le forfait d’intégration à des fins d’encouragement linguistique précoce des requérants d’asile. La Confédération ne versera aucune contribution complémentaire en la matière. L’encouragement de l’apprentissage de la langue commencera simplement plus tôt.
L’agenda en matière d’intégration fixe plusieurs objectifs contraignants et prévoit une acquisition des connaissances de base d’une langue nationale au bout de trois ans. Au moins la moitié des adultes devraient être insérés au marché du travail après sept ans. Deux tiers des personnes entre 16 et 25 ans devraient avoir suivi une formation postobligatoire cinq ans après leur arrivée.
Le processus, qui commence peu après l’arrivée de la personne en Suisse, repose sur des mesures d’encouragement concrètes. La Confédération élabore actuellement avec les cantons un suivi visant à évaluer l’efficacité de l’Agenda Intégration.
Mineurs non accompagnés
Parallèlement à l’agenda, la Confédération et les cantons ont défini des moyens supplémentaires pour les mineurs non accompagnés. Leurs besoins sont différents de ceux des adultes, notamment en matière d’hébergement et d’encadrement. Les surcoûts sont estimés à 100 francs par jour et par personne alors que les cantons touchent actuellement 50 francs environ.
La Confédération prendra à l’avenir en charge 86 francs. Vu le nombre de mineurs concernés, les subventions fédérales spécifiques devraient devraient augmenter d’une trentaine de millions de francs par an.
Sources : 20min.ch