Les espaces communautaires francophones dans le Grand Vancouver ont un rôle clé à jouer pour favoriser l’inclusion des immigrants et des réfugiés d’expression française, selon une étude de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC).
Une conférence organisée par le Réseau en immigration francophone de la Colombie-Britannique dans le cadre de la Semaine nationale de l’immigration francophone a présenté, mardi, les résultats d’un projet de recherche de Suzanne Huot, professeure au département de science de l’activité humaine et ergothérapie, et d’Anne-Cécile Delaisse, doctorante de l’UBC.
Cette étude qualitative s’intéressant à la région de Vancouver définit le besoin de créer différents types d’espaces communautaires francophones, mais aussi de travailler pour en faciliter l’accès à tous.
La doctorante au département de science de l’activité humaine de l’UBC Anne-Cécile Delaisse a effectué la collecte de données.
Ce qu’on a remarqué, c’est que certains sites peuvent parfois manquer de mixité sociale, c’est-à-dire que certains ont regroupé des gens qui avaient des caractéristiques similaires, par pays d’origine ou par classe sociale, par exemple
, explique Anne-Cécile Delaisse.
Elle dit en outre avoir remarqué un besoin de mixité
.
Suzanne Huot, qui dirige le projet de recherche, établit des axes d’amélioration pour l’inclusion des immigrants et des réfugiés francophones. Elle note, entre autres, le rôle clé des postes de décision et des organismes dans l’accessibilité aux services.
[Il faut] être proactif, aller les chercher, les outiller, et, comme cela a été mentionné dans la conférence, peut-être être plus flexible et commencer à faire les choses autrement.Suzanne Huot, professeure adjointe, département de science de l’activité humaine, UBC
Les immigrants : près du tiers des francophones de la province
Jacky Yenga, originaire du Cameroun, s’implique au sein de la communauté francophone en Colombie-Britannique depuis de nombreuses années.
PHOTO : RADIO-CANADA
Jacky Yenga, la présidente du Relais francophone de la Colombie-Britannique, croit que, effectivement, les espaces communautaires francophones en Colombie-Britannique doivent s’adapter à la diversité des francophones, qui viennent de plus en plus d’Afrique.
En Colombie-Britannique, les études menées montrent que 30 % des francophones sont des immigrants, le taux le plus élevé de toutes les communautés francophones en situation minoritaire au Canada.
La manière dont la francophonie a été créée au départ avait du sens, à l’époque, mais les choses ont changé, depuis
, souligne Jacky Yenga.
Donc, il faut prendre le pouls de qui sont les francophones, de quels types de groupes est composée la francophonie et comment communiquer avec ces groupes-là pour pouvoir créer un groupe plus représentatif de la réalité.
La présidente du Relais francophone fait remarquer que, même en proposant des activités qui reflètent plus de diversité, cela peut prendre du temps pour que les mesures pour attirer les immigrants se matérialisent.
Selon elle, les francophones au sein de la communauté africaine, qui ne sont pas traditionnellement visés dans les activités proposées aux francophones, peuvent ne pas y faire attention.
Il faut savoir comment impliquer la communauté africaine à l’intérieur de votre circuit pour qu’elle puisse enfin se sentir concernée, alors qu’elle est déjà habituée à être mise de côté.Jacky Yenga, présidente du Relais francophone de la Colomnie-Britannique, à Vancouver.
Sources : ici.radio-canada.ca