L’Espagne va augmenter sa présence policière au large du Sénégal afin d’empêcher les départs de migrants vers les Canaries, a indiqué dimanche 22 novembre la ministre espagnole des Affaires étrangères. Madrid a également annoncé la reprise prochaine des expulsions des migrants sénégalais et marocains vers leur pays d’origine, gelées en raison de la crise du coronavirus.
Les autorités espagnoles multiplient les rencontres avec les responsables politiques étrangers afin de lutter contre l’immigration clandestine, et stopper la vague d’arrivées massives observée ces derniers mois aux Canaries.
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Dans un premier temps, le ministre espagnol de l’Intérieur a rencontré vendredi 20 novembre son homologue marocain lors d’une visite à Rabat. Fernando Grande-Marlaska a alors appelé à la reprise des expulsions de migrants marocains vers le royaume chérifien.
La politique de Madrid est de renvoyer les migrants « qui ne sont pas éligibles à la protection internationale », a-t-il déclaré, excluant le transfert des exilés vers l’Espagne continentale, réclamé par les autorités locales canariennes, pour désengorger l’archipel. « Lutter contre l’immigration irrégulière, c’est aussi empêcher la création de voies d’entrée illégales en Europe », a ajouté Fernando Grande-Marlaska.
Reprise des expulsions vers le Sénégal
Quelques jours plus tard, c’est au tour de la ministre espagnole des Affaires étrangères de faire le déplacement à Dakar. Arancha Gonzalez Laya a convenu dimanche avec les autorités sénégalaises de démarrer « dans peu de temps » les vols de rapatriements des migrants sénégalais débarqués ces derniers mois aux Canaries.
« Les équipes des deux pays y travaillent déjà. Cette mesure apportera une contribution décisive à l’arrêt des départs, comme cela s’est déjà produit en 2006 », lors de la « crise des cayucos » où 31 000 personnes étaient arrivées dans l’archipel, a assuré la ministre après sa rencontre avec le président Macky Sall. Ce dernier « nous a fait part de son intention de collaborer à ces rapatriements », a ajouté Arancha Gonzalez Laya.
Des accords entre l’Espagne et le Maroc, ainsi que le Sénégal existent déjà mais les expulsions étaient gelées depuis le début de la crise du coronavirus, en raison de la fermeture des frontières. Ces deux visites permettent ainsi de réactiver ces accords et de renforcer la collaboration avec ces deux pays, dont la majorité des migrants arrivant aux Canaries sont originaires.
Renforcement de la surveillance des côtes sénégalaises
La visite de la ministre espagnole des Affaires étrangères à Dakar a également été l’occasion de négocier avec les autorités le renforcement de la surveillance des côtes sénégalaises.
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Depuis 2006, deux bateaux de patrouille et un hélicoptère de la Garde civile espagnole opèrent au Sénégal pour empêcher les tentatives de traversées illégales de l’océan Atlantique. Un autre navire espagnol ainsi qu’un avion devraient être transférés rapidement dans le pays. « Nous travaillons main dans la main avec les autorités de ce pays et partageons l’inquiétude suscitée par l’existence de réseaux de traite des êtres humains qui en enrichissent quelques-uns et en mettent beaucoup en danger », a insisté Arancha Gonzalez Laya.
Depuis le début de l’année, environ 17 000 migrants ont débarqué aux Canaries – contre près de 3 000 en 2019 – et quelque 400 personnes sont décédées en tentant la périlleuse traversée de l’océan Atlantique. Mais pour les ONG, ce chiffre pourrait être plus élevé : « Beaucoup de migrants meurent en mer sans qu’on ne soit au courant », selon Txema Santana de la Commission espagnole d’aide aux réfugiés (CEAR).
Sources : https://www.infomigrants.net/