L’Astral est un voilier d’observation et de surveillance de l’ONG Open Arms. En raison de sa petitesse, il ne peut pas accueillir de migrants à son bord, en revanche, il alerte les autorités compétentes pour leur venir en aide. En attendant les secours, l’équipage de l’Astral reste à proximité des canots en détresse et peut apporter les premiers soins.
C’est le seul bateau de ce genre à sillonner la mer Méditerranée à la recherche de migrants. L’Astral, petit voilier de l’ONG Open Arms, est cantonné à une mission d’observation et de surveillance. Le navire ne peut en théorie pas effectuer de sauvetage à proprement parler. Ses dimensions et son équipement ne lui permettent pas de faire monter des rescapés à bord, « sauf cas d’extrême nécessité », précise Laura Lanuza, de l’ONG Proactiva Open Arms.
Le 5 février, l’Astral a mené à bien une opération. Ce jour-là, l’équipage a repéré, grâce à une information communiquée par la plateforme d’urgence Alarm Phone, 45 personnes, dont une femme enceinte, entassées sur un canot à la dérive depuis trois jours.
Son intervention s’est alors organisée en plusieurs temps :
- Apporter les premiers secours aux migrants en mer
Si l’Astral n’accueille donc pas, faute de capacités, de naufragés à bord, les membres de l’équipage peuvent tout de même apporter une aide d’urgence aux migrants. Ils sont en mesure de venir à leur rencontre à bord de bateaux pneumatiques.
En ce qui concerne le sauvetage du 5 février, les humanitaires ont distribué des gilets de sauvetage et des couvertures de survie aux passagers, comme on peut le voir dans une vidéo publiée par Open Arms sur Instagram. Ils leur ont également donné de la nourriture et de l’eau, ajoute Laura Lanuza.
Les membres d’Astral évaluent également l’état de santé des passagers, en interrogeant sur d’éventuelles urgences médicales : malades, femmes enceintes… « Nous avons une équipe médicale à bord », explique Laura Lanuza. « Donc si une personne est en danger nous pouvons la prendre en charge. Cela n’a pas été nécessaire lors de ce sauvetage-ci. »
- Alerter les autorités compétentes
L’équipage d’Astral a par ailleurs prévenu les autorités compétentes, en l’occurrence les garde-côtes maltais étant donné que l’embarcation de migrants se trouvait dans les eaux territoriales maltaises. « Ces derniers se sont organisés directement avec l’Italie pour le transfert [de ces personnes] », indique Laura Lanuza.
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Lui-même dans l’incapacité de conduire les migrants dans un port sûr, le voilier sert ainsi d’intermédiaire entre les personnes en détresse et les secours.
- Attendre aux côtés des migrants et les rassurer
Une fois les garde-côtes italiens en chemin, l’équipage de l’Astral est resté au plus près des migrants jusqu’à ce que les secours arrivent, afin de s’assurer du bon déroulé de la prise en charge des migrants. Il s’agit de la procédure habituelle. Cette attente peut durer plusieurs heures.
Le 5 février, elle aura été relativement courte. « Les garde-côtes italiens sont intervenus rapidement. Nous sommes toujours restés aux côtés des migrants, à bord de nos canots pneumatiques, en leur parlant gentiment », détaille Laura Lanuza.
L’idée est également de rassurer les rescapés après un périple cauchemardesque, un mouvement de panique pouvant potentiellement entraîner un chavirement du bateau. « Les migrants étaient calmes durant cette attente. » Ils ont finalement pu être débarqués sur l’île de Lampedusa.
Après deux semaines passées à scruter la mer, l’Astral, qui n’est pas adapté aux longs trajets au large, est rentré lundi 15 février à son port de Badalone, en Espagne. « Merci l’équipe, vous êtes l’âme de cette mission humanitaire », a réagi le reste de l’équipe d’Open Arms.
Sources : https://www.infomigrants.net/