L’Aita Mari porte secours à 102 migrants et apporte des vivres à un deuxième canot en détresse
Les traversées se multiplient en Méditerranée. Le bateau humanitaire Aita Mari a procédé à deux sauvetages, vendredi, il a secouru 102 migrants, dont au moins deux femmes enceintes et un bébé. Un deuxième navire de migrants a, lui, repris la mer après avoir reçu des gilets de sauvetage et de la nourriture de l’Aita Mari.
Le bateau du collectif espagnol Maydayterraneo a recueilli à son bord 102 naufragés, vendredi 19 février, au cours d’un sauvetage en Méditerranée centrale, dans la matinée.
La présence d’un canot en bois dans la zone avait auparavant été signalée par Alarm Phone, la plateforme téléphonique d’aide aux migrants en mer. L’Aita Mari a pu intervenir vers 10 heures. Les migrants sauvés ce matin sont pour la plupart de nationalité somalienne. Maydayterraneo a comptabilisé 94 hommes, 7 femmes dont deux enceintes et un bébé de 7 mois.
“Un des passagers est blessé, brûlé par l’essence qui s’est mélangée à l’eau dans la cale de leur canot”, a indiqué Daniel Rivas, le porte-parole de Maydayterraneo, contacté par InfoMigrants. L’ensemble des rescapés vont être examinés et testés au Covid-19 à bord.
“Nous attendons sur place l’arrivée de bateaux plus grands pour procéder à de nouveaux sauvetages”, a-t-il ajouté. Deux autres canots avaient été signalés dans la matinée de vendredi à l’Aita Mari.
L’Aita Mari vient en aide à 46 autres migrants
Vers midi le même jour, le navire humanitaire est venu en aide à une autre embarcation transportant 46 migrants. Ces derniers ne sont pas montés à bord du navire.
« Nous leur avons donné des gilets de sauvetage, de la nourriture et ils ont décidé de partir vers Lampedusa, car il n’y avait plus de place à bord de l’Aita Mari et aussi parce que nous attendons toujours une réponse de l’Italie ou de Malte », a spécifié Daniel Rivas à InfoMigrants.
L’Aita Mari, qui peut accueillir jusqu’à 120 passagers, est presque à sa capacité maximale. Et le sauvetage d’une potentielle nouvelle embarcation en détresse pourrait s’avérer problématique. “Nous n’avons pas la capacité pour embarquer toutes ces personnes », a déploré Daniel Rivas.
Ces opérations de sauvetage surviennent alors que le navire humanitaire basque est le seul en mer. Le SeaWatch3 de l’ONG allemande éponyme, vient de quitter le port espagnol de Borriana, mais il ne sera pas sur la zone de sauvetage au large de la Libye, la SAR zone, avant au moins quatre jours, a précisé Sea-Watch à InfoMigrants.
Plus de 200 migrants débarquent à Lampedusa en 24 heures
Des demandes ont déjà été formulées par Maydayterraneo pour débarquer les passagers de l’Aita Mari à Lampedusa ou à Malte, qui abritent les ports sûrs les plus proches du lieu du sauvetage. “Je crains que Lampedusa ne nous accueille pas”, s’est toutefois inquiété Daniel Rivas. “De nombreux débarquements ont eu lieu entre hier et ce matin. Si Malte refuse aussi, nous devrons aller vers la Sicile.”
Quelque 238 migrants sont arrivés par leurs propres moyens à Lampedusa, sur trois embarcations entre hier et ce matin, ont indiqué sur Twitter Eleana Elefante, de Mediterranea Saving Humans, l’une des ONG espagnoles qui gèrent l’Aita Mari, et l’association italienne Mediterranean Hope. Les trois canots auraient traversé la Méditerranée depuis Sfax, en Tunisie.
Selon Eleana Elefante, les traversées se sont multipliées ces derniers jours. Un bateau de 70 migrants aurait quitté Zaouia, à l’ouest de Tripoli en Libye, et au moins 86 autres migrants auraient été interceptés, dont deux femmes, par les garde-côtes libyens à Zuwara, après avoir été repoussés par des courants vers la côte libyenne. Ces derniers seraient de nationalité égyptienne, érythréenne, et soudanaise.
Sources : https://www.infomigrants.net/