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Nouvelle manifestation d’étrangers à Paris pour réclamer des rendez-vous en préfecture

Pour la troisième fois en trois mois, une nouvelle manifestation d’étrangers a eu lieu vendredi pour dénoncer le manque de rendez-vous en préfecture. Faute de créneaux disponibles sur internet, de nombreux étrangers n’arrivent pas à faire valoir leurs droits et à régulariser leur situation. Cette impasse administrative numérique condamne beaucoup d’entre eux à vivre en situation irrégulière.

Nouvelle manifestation pour dénoncer les difficultés d’accès aux rendez-vous en préfecture. Plus de 200 étrangers sans-papiers et leurs soutiens se sont rassemblés vendredi 12 mars devant la préfecture de Paris pour réclamer des rendez-vous afin de pouvoir déposer leurs demandes de titres de séjour ou régulariser leur situation. 

Parmi les manifestants, Sarra, une jeune mère algérienne de 28 ans arrivée en France il y a quatre ans, tente depuis un an d’obtenir un rendez-vous en préfecture, sans succès. « On nous dit qu’il y a des ‘retards de traitement’. On dirait qu’on est invisibles », a dit Sarra à l’AFP. « J’ai un Master de gestion, a-t-elle répété fièrement. On veut juste travailler, payer notre loyer, améliorer notre situation ».

Présent aux côté des manifestants, un collectif d’associations a déposé quelque 80 recours en référé dans toute l’Ile-de-France. Deux actions similaires avaient été organisées – en décembre et janvier – devant des tribunaux administratifs de la région. 

Les manifestants ont arboré des banderoles comme « Un rendez-vous pour toutes et tous » ou « Préfecture, prise de rendez-vous impossible ».

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« Je suis venu manifester pour avoir un rendez-vous. J’essaie d’en avoir un depuis le 1er janvier », a expliqué à l’AFP Amadou, 60 ans, arrivé du Sénégal il y a cinq ans. « C’est trop compliqué », a dénoncé aussi Dama, un Malien de 40 ans, employé depuis huit mois par une entreprise d’entretien.

L’enfer de la dématérialisation

Pour obtenir un rendez-vous, inutile de se déplacer, personne ne reçoit les visiteurs au guichet. Il faut désormais passer par le site Internet d’une préfecture pour obtenir une date. Or, la plupart du temps, aucun créneau n’est disponible. 

Les conséquences sont dramatiques pour les étrangers qui viennent d’arriver comme pour les personnes en règle. Faute de rendez-vous pour renouveler leurs papiers, beaucoup se retrouvent en situation irrégulière.

Élus et associations ont vertement critiqué cette procédure de dématérialisation. « C’est un moyen de rendre invisible les personnes migrantes », a estimé Clémence Lormier, une responsable de l’association la Cimade.

La dématérialisation des démarches administratives fait partie intégrante d’une stratégie impulsée par le ministère de l’Intérieur depuis décembre 2019. Une accélération s’est faite sentir au printemps 2020 dès le premier confinement en France au cours duquel tous les services publics aux étrangers ont fermé. 

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Depuis, déposer un dossier, prendre un rendez-vous ou renouveler un titre de séjour est devenu un parcours du combattant. « Sous couvert de crise sanitaire, de volonté de modernisation et de gain en efficacité, c’est en fait une mise à distance des personnes par les services publics qui est en train de s’opérer. C’est même devenu une des sources majeures des difficultés d’accès aux droits », estimait le mois dernier Lise Faron, une autre responsable de la Cimade, spécialiste des questions liées au droit au séjour, contactée par InfoMigrants.

Sources : https://www.infomigrants.net/

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