Les 60 personnes secourues la semaine dernière en Méditerranée centrale par le navire de Médecins sans frontières (MSF) ont débarqué au port d’Augusta, mercredi 29 septembre.
Mercredi 29 septembre au petit matin, les 60 passagers du Geo Barents ont débarqué dans le port d’Augusta, au sud-est de la Sicile. « Après des voyages pénibles, des abus et des détentions en Libye, nous sommes heureux qu’ils soient maintenant dans un endroit sûr », a déclaré Médecins sans frontières (MSF), propriétaire du navire.
Le Geo Barents avait demandé à sept reprises un lieu sûr pour débarquer les rescapés – dont un bébé de sept semaines – aux autorités italiennes et maltaises avant d’obtenir l’approbation de l’Italie le 28 septembre. « Après de nombreux jours en mer, l’attente et l’incertitude sont maintenant terminées », a indiqué l’ONG sur Twitter.
Les 60 passagers ont été secourus il y a huit jours, via deux opérations distinctes. La première avait permis de récupérer à bord 54 migrants dont six femmes et 21 mineurs non accompagnés. « Nos souffrances en Libye sont terminées », avaient-ils crié lorsque le Geo Barents s’était approché de leur embarcation. La plupart souffraient « d’une légère exposition au carburant » et certains avaient « subi de petites blessures sur le bateau en détresse », d’après MSF. Très tôt le même jour, six personnes à la dérive sur un petit bateau en fibre de verre avaient été récupérées, dans la zone de recherche et de sauvetage libyenne.
Tous ont ensuite patienté un peu plus d’une semaine à bord du Geo Barents, suscitant l’inquiétude de l’équipage. « Après 8 jours, l’état de santé mentale des survivants ne cesse de s’aggraver. Le sentiment d’espoir a été remplacé par la peur, le désespoir, l’anxiété et l’insomnie. L’incertitude concernant le processus de débarquement provoque une grave détresse pour les personnes à bord », avait déploré Hager Saadallah, psychologue embarqué sur le navire humanitaire.
Le 23 août dernier, le Geo Barents avait déjà débarqué en Sicile 322 rescapés, dont 95 mineurs. L’attente avait « commencé à faire des ravages sur les conditions mentales et physiques des personnes ». Au moins 68 passagers avaient reçu des soins à bord, pour des blessures et traumatismes divers, des brûlures de carburant, des vertiges et des coups de soleil.
Route « la plus meurtrière au monde »
En sept ans, plus de 82 000 personnes ont été secourues par MSF en Méditerranée centrale. Depuis le mois de mai 2021 et le retour de l’ONG en mer, 732 personnes ont été secourues, « sur la route migratoire la plus meurtrière au monde », indique l’organisation.
En neuf mois cette année, au moins 1 080 personnes sont mortes en mer. Mais le chiffre pourrait être beaucoup plus élevé. Car cette année, l’Organisation internationale des migrations (OIM) constate une augmentation des « naufrages invisibles ». L’agence onusienne dit manquer de données officielles, et tous les décès dans la zone n’ont pas été enregistrés par les autorités.
Les tentatives de traversées, elles, ont été très nombreuses encore cet été au départ des côtes libyennes mais aussi depuis la Tunisie et le Maroc. Selon Safa Msheli, porte-parole de l’OIM, sur plus de 24 000 personnes interceptées cette année par les garde-côtes libyens, environ 6 000 sont en détention arbitraire.
Sources : https://www.infomigrants.net/