Un site du ministère de la Défense va être transformé en centre de contrôle de sécurité et d’identité des primo-arrivants sur le territoire britannique. En janvier 2022, ce nouveau centre sera à même d’accueillir pour cinq jours au maximum les migrants, avant de les orienter dans d’autres structures. Il se veut une réponse au nombre croissant des traversées de la Manche.
C’est à Manston dans le Kent, à une vingtaine de kilomètres au nord de Douvres où débarquent les exilés ayant tenté la traversée de la Manche, qu’ouvrira un nouveau centre de premier accueil en janvier 2022. Le site, sécurisé, appartient au ministère de la Défense. Il s’agit d’un ancien centre de formation et d’entraînement de pompiers, arrivé au terme du contrat de gestion par son sous-traitant.
Le lieu sera à même de « retenir les migrants jusqu’à cinq jours le temps de compléter les contrôles de sécurité et d’identité », a précisé le Home office, l’équivalent britannique du ministère de l’Intérieur. Les personnes n’y resteront pas plus longtemps, assurent les autorités : elles seront ensuite orientées, en fonction de leurs situations, dans des centres répartis sur tout le pays.
Une réponse à la multiplication des traversées et à un « système d’asile défaillant »
Il s’agit aussi d’une réponse au nombre croissant de migrants traversant la Manche sur des canots et débarquant à Douvres, ces derniers mois. Au moins 31 500 tentatives de départ vers la Grande-Bretagne ont été enregistrées depuis le début de l’année, selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord. Leur nombre a doublé en trois mois, entre août et octobre : la préfecture avait comptabilisé 15 400 départs dans les huit premiers mois de l’année. De plus, le mois de novembre a marqué « une nouvelle accélération » des tentatives.
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Selon un porte-parole du ministère, cité par le média britannique GB News, les Afghans arrivant au Royaume-Uni, du fait de la politique de relocalisation ou du plan d’évacuation de Kaboul prévu par le gouvernement, ne seront pas amenés sur ce site. Le Home office doit encore préciser le nombre de places que proposera ce nouveau centre.
Le mauvais exemple des baraquements militaires de Napier
Depuis septembre 2020, les baraquements militaires de Napier, situés également dans le Kent mais au sud de Douvres (à Folkestone), servent aussi au ministère de centre de premier accueil pour les nouveaux arrivants. La structure est depuis longtemps sous le feu des critiques.
Des demandeurs d’asile et des avocats y estiment les conditions d’accueil « sordides », et s’apparentant à de la détention déguisée. Le 3 juin dernier, la Haute Cour de Londres a jugé ces conditions d’accueil « illégales ». Pourtant, le site sera utilisé au moins jusqu’à 2025, d’après une décision du Home office prise en août. Amnesty International a dénoncé, dans la foulée, « un nouvel exemple profondément préoccupant de l’inhumanité institutionnalisée du Home office ».
Source: https://www.infomigrants.net/