Teresa Maffeis, connue dans les Alpes-Maritimes pour son engagement en faveur des droits des migrants, est décédée à 73 ans, d’une crise cardiaque, vendredi dernier. Depuis l’annonce de sa mort, les hommages ne cessent d’affluer.
Elle était de toutes les luttes pour la défense des plus faibles. Teresa Maffeis est décédée, vendredi 4 février, d’une crise cardiaque, à l’âge de 73 ans. Une perte immense pour ses amis et ses compagnons de lutte. La militante était devenue une figure incontournable à Nice et sa région.
Cette niçoise d’adoption, originaire d’Italie, avait dédié sa vie aux exilés. En 1991, elle avait créé l’association pour la démocratie à Nice et dans les Alpes-Maritimes (ADN) pour protester contre la candidature du frontiste Jean-Marie Le Pen aux élections régionales de 1992. Depuis, elle offrait son temps à plusieurs associations de la côte d’Azur.
Quand Teresa Maffeis ne passait pas la frontière franco-italienne pour distribuer de la nourriture aux migrants bloqués à Vintimille, elle donnait des conseils juridiques ou des cours de français aux exilés. La militante faisait également de l’accompagnement auprès des mineurs non accompagnés.
Ses combats ne s’arrêtaient pas là : elle luttait aussi contre le racisme, le mal-logement et l’écologie.
« Donneuse d’espoir »
« Elle était là tout le temps pour tout le monde, pour plus de fraternité, d’égalité », a déclaré sur France Bleu Azur Christine Poupon, membre de l’ONG Amnesty International. « Elle a été de nombreux combats, ne ménageant ni son temps, ni sa peine », a écrit sur sa page Facebook l’élu d’opposition PS à Nice, Patrick Allemand.https://www.facebook.com/plugins/post.php?href=https%3A%2F%2Fwww.facebook.com%2Fpatrick.allemand.18%2Fposts%2F3079605498923665&show_text=true&width=500
Depuis l’annonce de sa mort, les hommages ne cessent d’affluer. Le célèbre agriculteur de la Roya Cédric Herrou a salué, auprès de France Bleu Azur, son « militantisme ». « Elle redonnait un minimum de dignité aux personnes oubliées […] Teresa militait contre l’intolérable […] On se souviendra d’elle comme une donneuse d’espoir », a-t-il réagi.
Les écologistes, par la voix du co-secrétaire départemental Laurent Lanquar-Castiel, ont aussi tenu à rendre hommage à l’activiste. « Elle même se définissait comme ‘humaine, point barre’. Elle s’est battue pour aider les défavorisés, résidants ou migrants, sur tous les fronts de la justice, du logement, de la précarité […] Son humanisme ne se cantonnait pas à des discours mais se vivait sur le terrain, avec ceux qu’elle défendait », peut-on lire dans un communiqué.
« Vieille militante »
Son engagement ne plaisait cependant pas à tout le monde. L’ancien maire de Nice, Jacques Peyrat, l’avait qualifié de « punaise verte » en référence à ses tenues. Pourquoi le vert ? Quand elle était plus jeune, sa mère tricotait des pulls pour ses six enfants, à chacun sa couleur. Pour Teresa, c’était le vert.
Ces dernières années, la « vieille militante », selon ses mots, cités par l’Humanité, se sentait « un peu fatiguée » par ses années de lutte. Elle voulait passer le relais et rêvait de tourner des documentaires ou des films pour changer l’image de sa ville, souvent considérée comme « de droite, de riches et de vieux ».
Mais Teresa Maffeis s’inquiétait de l’absence de relève chez la jeune génération. « Quand je vois la moyenne d’âge dans les réunions, on a intérêt à vivre vieux ! Si les gens savaient la richesse que ça apporte de rencontrer des personnes d’autres pays, d’autres cultures… », avait-elle déclaré en novembre 2021 au média en ligne Le Ravi.
Preuve supplémentaire de son aura dans cette ville du sud de la France, son cercueil est exposé à Nice, dans un salon du crématorium de l’Athanée. Un vingtaine de pancartes avec des photos de Teresa sont affichées dans la salle. Un appareil diffuse quelques unes des chansons qu’elle aimait, dont sa préférée : une reprise de Bella Ciao.
Source: https://www.infomigrants.net