Route des Canaries : onze corps retrouvés sur la côte d’une île des Caraïbes avec des passeports maliens
Les restes de onze corps et une pirogue en bois ont été retrouvés lundi sur la côte de Saint-Vincent-et-les-Grenadines par la police locale. La découverte de passeports maliens laisse penser à une embarcation de migrants qui aurait dérivé dans l’Atlantique en tentant de rejoindre l’archipel espagnol des Canaries.
C’est d’habitude un archipel aux ports remplis de yachts de luxes. Mais la police de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, dans les Caraïbes, a fait une macabre découverte lundi 26 mai. Les restes de 11 personnes, une longue pirogue et des passeports maliens ont été retrouvés au petit matin dans la zone de Little Bay, Cherry Hill, sur l’île de Canouan.
« Les restes étaient dans un état avancé de décomposition (…). Plusieurs passeports ont été récupérés sur les lieux, qui semblent provenir de la République du Mali », a dit la police mardi, ajoutant que l’enquête se poursuivait « en étroite collaboration avec les partenaires régionaux et internationaux pour vérifier l’origine du navire et l’identité des personnes à bord ».
La police ne se prononce pas sur l’hypothèse qu’il puisse s’agir de migrants clandestins qui auraient pu dériver jusqu’ici après avoir tenté de rallier l’archipel espagnol des Canaries, au large des côtes africaines.
Des embarcations qui dérivent jusqu’en Amérique
Des embarcations – de migrants comme de pêcheurs – parties du nord de l’Afrique de l’Ouest sont régulièrement emportées par le courant en direction des Caraïbes, ne laissant aucune chance de survie aux migrants à bord.
En janvier 2025, un canot avec à son bord 19 corps en état de décomposition avancée a été retrouvé par les autorités de Saint-Kitts-et-Nevis, le plus petit État des Caraïbes.
En mai 2021, un bateau immatriculé en Mauritanie avait également été retrouvé de l’autre côté de l’océan, à Tobago, avec quatorze squelettes de migrants à bord. « L’Atlantique a des courants très forts et, en fonction des conditions météorologiques que les exilés rencontrent, il est assez fréquent qu’ils se retrouvent dans des zones éloignées comme Trinité-et-Tobago ou dans des zones des Caraïbes », expliquait en 2024 à la BBC Mundo Silvia Cruz Orán, du projet « Missing Migrants » de la Croix-Rouge.
Selon le Missing projects, 1 142 migrants ont disparu dans l’Atlantique en empruntant la route des Canaries en 2024, l’une des principales voies d’immigration clandestine d’Afrique vers l’Europe. En 2024, près de 10 000 personnes ont perdu la vie en tentant de rejoindre les Canaries, selon le dernier rapport de l’ONG espagnole Caminando Fronteras. Un chiffre jamais enregistré dans l’archipel espagnol faisant de cette route migratoire « la plus meurtrière au monde ».
Sources: infomigrants
