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Italie : échec du référendum sur l’assouplissement des règles d’accès à la citoyenneté

Un référendum en Italie destiné à faciliter la naturalisation des personnes étrangères vivant dans le pays a tourné court lundi, faute de participation suffisante. Seuls 30 % des électeurs se sont rendus aux urnes, or il en fallait 50 % pour que le scrutin soit pris en compte. La Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni, qui avait appelé les électeurs à s’abstenir, se félicite de cet échec.

Échec du référendum sur l’accès à la citoyenneté et sur l’abolition de lois libéralisant le marché du travail en Italie. Appelés aux urnes pour se prononcer en faveur, notamment, d’un assouplissement des conditions d’accès à la naturalisation, les électeurs italiens se sont largement abstenus, rendant le référendum caduque.

Selon le comptage, un peu plus de 30 % des électeurs se sont rendus aux urnes dimanche 8 et lundi 9 mai, alors qu’il en fallait plus de 50 % pour que le résultat du scrutin soit pris en compte.

Ce référendum, soutenu par des ONG et des partis d’opposition, proposait de réduire de dix à cinq ans la durée de résidence nécessaire en Italie pour qu’un résident non européen, sans lien de mariage ni de sang avec l’Italie, puisse demander la nationalité.

« Énorme défaite pour une gauche qui n’a plus d’idées »

De nombreux membres du gouvernement ultraconservateur avaient appelé leurs partisans à s’abstenir de voter afin d’éviter que le seuil de 50% ne soit atteint. Certains avaient même conseillé aux citoyens d’aller à la plage plutôt que de se rendre dans un bureau de vote.

La Première ministre Giorgia Meloni, à la tête du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia (FDI), arrivée au pouvoir en 2022 sur un programme anti-migrants même si son gouvernement a augmenté le nombre des visas de travail, avait déclaré être « absolument contre » cette mesure. Selon la cheffe du gouvernement, la loi actuelle sur la nationalité est « excellente » et « très ouverte ».

Ce scrutin était un véritable test pour l’opposition de gauche, sur sa capacité à mobiliser. « Énorme défaite pour une gauche qui n’a plus d’idées ni de crédibilité et qui n’arrive même pas à mobiliser ses propres électeurs », a réagi lundi sur X le vice-Premier ministre Matteo Salvini, le chef du parti anti-migrants Liga.

« L’abstention a gagné, motivée par la désinformation et les calculs politiques », a déploré sur le même réseau social Riccardo Magi, secrétaire de +Europa (centre-gauche). « Mais nous avons remis au cœur du débat une question oubliée : le droit à la citoyenneté. C’est pourquoi nous ne nous sentons pas vaincus », a-t-il estimé, ajoutant qu’une loi sur le sujet serait bientôt proposé par son parti au Parlement.

« Crise démocratique évidente »

Les Italiens étaient également appelés à se prononcer sur une proposition d’abolition de quatre lois de libéralisation du marché du travail, une consultation voulue par la principale confédération syndicale, la CGIL (gauche), qui avait collecté les 500 000 signatures nécessaires à l’organisation du scrutin.

Ce syndicat espérait rétablir des mesures de protection contre les contrats précaires, les licenciements et les accidents du travail, qui avaient été supprimées par le passé.

Autour de 85 % des Italiens qui se sont rendus aux urnes ont répondu « oui » à toutes les questions concernant le travail et 64 % ont approuvé la proposition sur la naturalisation, bien que le referendum soit finalement caduque.

Pour le secrétaire général de la CGIL Maurizio Landini, la très forte abstention illustre une « crise démocratique évidente » en Italie. Il s’est toutefois engagé à « continuer (…) cette bataille, en utilisant tous les moyens à notre disposition. »

Sources: infomigrants

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