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En 2025, au moins 30 migrants sont morts en tentant de rejoindre l’enclave espagnole de Ceuta

Trois corps ont été retrouvés autour de Ceuta mercredi 10 septembre. Depuis le début de l’année, au moins 30 personnes sont décédées en tentant la traversée entre le Maroc et l’enclave espagnole.

Rien que depuis le début du mois de septembre, sept corps ont été repêchés dans les eaux de Ceuta, rapporte le journal local El faro de Ceuta. Lors de la seule journée de mercredi, ce sont trois cadavres de migrants marocains qui ont été retrouvés au large de l’enclave espagnole.

Le premier exilé a été récupéré en milieu de matinée par le groupe spécialisé dans les activités sous-marines (GEAS) après que son corps, coincé dans les rochers, a été signalé par des habitants. Il s’agit d’un Marocain originaire de Tanger. Il était en tenue de ville et portait des palmes. Les premières indications suggèrent qu’il était mort depuis quelques heures seulement.

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Quelques heures plus tard, un second cadavre, encore une fois un homme vêtu de vêtements de ville et de palmes, a été retrouvé à l’est de l’enclave.

Le troisième a été repêché peu de temps après, alors que les membres du GEAS rentraient au port. Et comme les deux autres, il était équipé de palmes et était décédé seulement depuis quelques heures.

« La pire période de drames liés à l’immigration clandestine »

Vendredi dernier aussi, deux jeunes Marocains sont morts en tentant la traversée à la nage. Ils s’appelaient Tawfiq et Mohamed, selon un membre de la famille venu à Ceuta pour les identifier. Les deux amis avaient quitté le Maroc ensemble dans l’espoir de rejoindre l’Europe.

Ces décès font grimper à 30 le nombre de morts sur cette route migratoire depuis le début de l’année. « La pire période de drames liés à l’immigration clandestine », note la presse locale. L’année dernière, 24 exilés avaient trouvé la mort entre le Maroc et Ceuta.

Un navire des autorités espagnoles à Ceuta. Crédit : capture d'écran / X
Un navire des autorités espagnoles à Ceuta. Crédit : capture d’écran / X

Profitant du Taro, un brouillard dense et persistant typique du détroit de Gibraltar qui limite la vision des autorités, les migrants sont très nombreux à tenter la traversée en cette période de l’année.

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Ainsi, des tentatives de traversées sont recensées quasiment tous les jours depuis la mi-juillet. L’une des nuits les plus intenses de cet été fut le 15 août dernier. Ce jour-là, plus de 300 exilés ont tenté de rejoindre l’Europe via l’enclave espagnole en partant à la nage des côtes marocaines, ont rapporté plusieurs médias espagnols.

« Les expulsions sont de plus en plus fréquentes »

Et comme chaque nuit, les autorités marocaines et espagnoles étaient présentes pour empêcher les exilés de quitter les plages africaines ou les intercepter avant qu’ils posent pied sur le territoire européen.

Elles ont d’ailleurs renforcé le dispositif pendant la période estivale. La garde civile espagnole a intensifié sa présence fin juillet avec un nouveau navire pour épauler les deux déjà positionnés dans la zone.

Côté marocain, les autorités poursuivent leur politique d’éloignement des migrants des côtes. L’objectif : empêcher les déplacements vers les zones frontalières et disperser les rassemblements de migrants avant qu’ils ne tentent pas de traverser. Le mois dernier par exemple, les associations humanitaires de Tiznit alertaient sur une recrudescence des expulsions de migrants vers les villes du sud du pays. « Les bus arrivent tous les 2-3 jours et laissent environ 50 à 70 migrants », racontait Roméo Nyamsi, de l’antenne de Tiznit d’Alarme Phone Sahara, à InfoMigrants.

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« Il y a plus de patrouilles et d’interceptions vers les côtes mais les personnes s’adaptent en changeant d’itinéraires. Ça ne va pas freiner le phénomène. Les vagues d’interpellation depuis le mois de mai se font de manière continue », ajoute Ali Zoubeidi, spécialiste de l’immigration basé au Maroc et consultant auprès d’organisations internationales.

Centres d’accueil débordés

Malgré cela, les ressources de l’enclave sont tout de même mises à rude épreuve. Le Centre d’accueil temporaire pour migrants (CETI), d’une capacité de 521 places, accueille actuellement plus de 800 résidents. Plus d’une centaine de personnes se retrouvent donc à camper devant les portes du bâtiment, rapporte Ceuta Actualidad.

La situation est encore plus critique concernant les mineurs. Selon les données fournies ce mercredi par le porte-parole du gouvernement de Ceuta, Alejandro Ramírez, les installations accueillent environ 560 mineurs dans un centre de seulement 132 places. « Nous connaissons un taux de surpopulation de près de 2 000%. La pression que subit Ceuta est bien plus forte que celle de tout autre territoire du pays », a-t-il souligné.

Des transferts hebdomadaires sont organisés vers la péninsule. Le dernier en date a permis le transfert de 54 hommes jeudi dernier. Un premier pas encore insuffisant pour désengorger l’enclave.

Sources: infomigrants

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