Le débat sur l’expulsion de Syriens relancé en Allemagne

L’arrestation à Berlin ce week-end d’un Syrien soupçonné d’avoir préparé un attentat islamiste est intervenue alors que débat s’est développé sur la possibilité ou non de rapatrier des ressortissants de ce pays. Lundi, le ministre allemand de l’Intérieur a voulu mettre les points sur les i et a confirmé que de telles expulsions vers la Syrie allaient avoir lieu. Et le chancelier Friedrich Merz a plaidé pour le rapatriement de Syriens réfugiés dans le pays, allant au besoin jusqu’à l’expulsion.
Ça n’est pas la première fois que le ministre des Affaires étrangères, le chrétien-démocrate Johann Wadephul, suscite des irritations parmi ses camarades de parti. Des déclarations sur Israël ou la Chine du chef de la diplomatie allemande ont provoqué des critiques ces derniers mois au sein du camp conservateur.
Johann Wadephul était la semaine dernière à Damas, en Syrie. Choqué par les destructions, il a estimé qu’il lui paraissait difficile de rapatrier dans ces conditions des Syriens installés en Allemagne.
D’autres chrétiens-démocrates sont montés au créneau, estimant que l’état du pays n’était pas une raison empêchant le retour des Syriens. Berlin veut dans un premier temps expulser comme ces derniers mois vers l’Afghanistan des criminels condamnés en Allemagne. Des personnes disposant d’un statut provisoire pourraient ensuite être renvoyées vers la Syrie.
Le ministre de l’Intérieur a visiblement voulu mettre fin ce lundi 3 novembre à des débats au sein du camp conservateur. Alexander Dobrindt, membre de l’Union chrétienne-sociale bavaroise, a réitéré son objectif en marge d’un déplacement : « Nous sommes en discussion avec Damas pour permettre le rapatriement de Syriens dans leur pays. C’est ce que prévoit le contrat de coalition que je mets en pratique. »
L’Allemagne a accueilli environ un million de Syriens qui avaient fui la guerre dans leur pays. Ils sont nombreux à disposer d’un statut dit subsidiaire qui normalement prend fin lorsqu’un retour est possible.
Merz plaide pour des rapatriements, voire des expulsions
Le chancelier allemand, Friedrich Merz, a lui aussi plaidé lundi pour le rapatriement de Syriens réfugiés jusqu’ici dans son pays, allant au besoin jusqu’à l’expulsion, au motif que la « guerre civile était terminée en Syrie ».
« Il n’y a désormais plus aucune raison de demander l’asile en Allemagne », a dit Friedrich Merz, lors d’un déplacement à Husum, dans le nord de l’Allemagne, estimant que l’on pouvait par conséquent entamer des rapatriements vers ce pays. Il a dit avoir « invité en Allemagne le président intérimaire syrien Ahmad al-Charaa pour discuter avec lui de la manière dont nous pouvons résoudre cela ensemble ».
« Ce pays a maintenant besoin de toutes ses forces, et surtout des Syriens, pour sa reconstruction. Et c’est pourquoi il y aura certainement beaucoup de personnes qui retourneront d’elles-mêmes dans leur pays », a-t-il affirmé. Il a ensuite ajouté : « Ceux qui refusent de rentrer dans leur pays, nous pouvons bien sûr les expulser ».
Sources: infomigrants




