L’Organisation internationale pour les migrations et la Chambre de commerce internationale ont rendu public un nouveau guide des bonnes pratiques à adopter face au Covid-19 pour les employeurs de travailleurs migrants. Souvent embauchées dans des métiers manuels et de services, ces personnes ont plus de risques d’être contaminées. InfoMigrants fait le point sur ces recommandations.
Etude après étude, les résultats sont sans appel : les travailleurs migrants sont les plus vulnérables face à la pandémie de coronavirus. Pour tenter de mieux les protéger, l’Organisation internationale des migrations (OIM) et la Chambre de commerce internationale (ICC) ont rendu public lundi 10 août un guide de protection des travailleurs migrants (en langue anglaise) destiné aux employeurs.
Parce qu’ils travaillent majoritairement dans des métiers de services impossibles à réaliser en télétravail ou parce qu’ils n’obtiennent que des contrats précaires, voire n’ont pas de papiers, les travailleurs sont plus fréquemment victimes du virus que les populations non-migrantes.
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Le 7 juillet dernier, une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a révélé que le taux de mortalité au plus fort de la crise du Covid-19 en France des personnes nées à l’étranger avait doublé par rapport au reste de la population. En mars et avril, 129 000 personnes sont décédées (toutes causes confondues) contre 102 800 à la même période l’an dernier, soit une augmentation de 25 % attribuée à la pandémie. Dans le même temps, les décès de personnes nées à l’étranger ont, eux, augmenté deux fois plus que ceux de personnes nées en France passant de 22 % en 2019 à 48 % cette année.
Protection physique et mentale des travailleurs migrants
L’OIM et l’ICC appellent les employeurs à tout faire pour assurer la protection physique et mentale des travailleurs migrants. Ces personnes « sont isolées et loin de leur domicile, de leurs familles et de leur réseau de connaissances. Elles peuvent également craindre d’être expulsées si elles perdent leur emploi et permis de travail ou encore de contracter le virus », souligne le guide.
De manière concrète, l’OIM et l’ICC incitent les employeurs à assurer aux travailleurs migrants des arrêts maladies payés et à entamer des démarches de régularisation.
Le texte met également l’accent sur l’importance de dispenser des informations de qualité aux travailleurs migrants afin de lutter contre les rumeurs et fausses nouvelles mais aussi de s’assurer que chacun sache où et comment trouver une assistance médicale appropriée à sa situation.
Préserver la distanciation sociale
Dans les cas où les migrants travailleraient sur le site de leur emploi, les employeurs sont appelés à réorganiser l’espace de vie de ces personnes pour préserver la distanciation sociale. Ils doivent également, bien entendu, permettre l’isolation et le soin des personnes présentant des symptômes ou ayant été testées positives au Covid-19.
Durant une période où la xénophobie et le racisme peuvent être exacerbés, un mécanisme grâce auquel les migrants peuvent confier les problèmes qu’ils rencontrent doit être mis en place, recommande encore le texte.
Enfin, l’OIM et l’ICC incitent les employeurs à soutenir financièrement les travailleurs migrants durant la pandémie, notamment à financer leur retour dans leur pays s’ils le souhaitent.
Sources : https://www.infomigrants.net/