Plus de 750 demandeurs d’asile ont été transférés, dimanche, de l’unique centre de réception de l’île italienne de Lampedusa vers un ferry afin de désaturer les lieux qui accueillent actuellement 10 fois plus de personnes que leur capacité totale. Aucun exilé concerné par le transfert n’a été testé positif au coronavirus.
Les conditions de vie étaient devenues intenables : des centaines de migrants accueillis dans l’unique centre de réception de la petite île italienne de Lampedusa ont dû être transférés, dimanche 6 septembre, à bord d’un ferry afin de libérer de la place. Qu’ils aient été secourus en mer ou qu’ils soient arrivés par eux-mêmes sur l’île à bord d’embarcations de fortune, les migrants ont afflué tout l’été à Lampedusa où ils étaient plus de 2 000 pour une capacité d’hébergement de moins de 200 places.
Le maire de l’île, Salvatore Martello, a indiqué que 752 demandeurs d’asile avaient été déplacés au total. Ils devront passer 14 jours en quarantaine sur le ferry, crise du Covid-19 oblige, avant d’être installés en Sicile ou ailleurs dans la péninsule pendant que leur demande d’asile est examinée.
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La Croix-Rouge a précisé qu’aucun des migrants transférés dimanche n’était positif au coronavirus. Un nouveau test sera pratiqué dès qu’ils seront installés convenablement à bord du ferry ainsi qu’un troisième avant leur départ dans deux semaines.
D’autres transferts de migrants vers des ferries prévus
En raison de vents violents et d’une forte houle, le ferry affrété par les autorités italiennes n’a pu s’amarrer directement à Lampedusa, rapporte l’agence AP. Les migrants, chargés de leurs maigres possessions rassemblées dans des sacs plastiques, ont ainsi été transférés par petits groupes sur des vedettes des garde-côtes, puis sur un large navire de pêche servant de pont improvisé pour leur permettre d’atteindre ensuite le ferry. Le transfert des 752 passagers a pris environ huit heures.
Un second transfert vers un autre ferry a dû être reporté à lundi en raison de la mauvaise météo. Plusieurs centaines de demandeurs d’asile doivent faire partie de cet autre convoi.
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Depuis le début de l’année, plus de 17 000 migrants sont arrivés en Sicile, en particulier à Lampedusa (qui dépend administrativement de la Sicile), contre 4 664 en 2019 sur la même période. La majeure partie d’entre eux viennent de Tunisie et débarquent par petits groupes. Nello Musumeci, gouverneur de la région, avait signé une ordonnance fin août imposant le transfert des migrants des centres d’accueil de l’île vers d’autres structures de la péninsule, afin de mettre la pression sur Rome.
Un migrant tué en tentant de fuir son centre d’accueil saturé
Malgré les transferts, la situation reste tendue en Sicile. Un Érythréen qui tentait de s’enfuir à pied avec d’autres migrants de sa résidence de Siculiana, près d’Agrigento, a notamment été renversé et tué par une voiture vendredi soir. Trois policiers qui étaient à leur poursuite ont également été blessés, selon la presse locale. La veille, ces mêmes migrants en quarantaine avaient grimpé sur le toit de leur centre afin de protester contre la surpopulation des lieux en pleine pandémie.
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Sur les 237 migrants accueillis au centre de Siculiana, 16 ont été testés positifs au coronavirus la semaine dernière, selon le ministère de l’Intérieur. Un vingtaine d’autres tests ayant été non concluants, les migrants doivent rester en quarantaine en attendant que tous les résultats soient mis à jour.
Une fois que tous les résultats des tests arriveront, les migrants infectés seront probablement transférés vers l’un des ferries que l’Italie a affrétés pour aider à réduire la surpopulation dans ses centres d’accueil. Rome espère ainsi répondre à la grogne grandissante des habitants de la Sicile et du sud de la péninsule qui n’ont pas hésité ces dernières semaines à organiser des manifestations contre l’accueil des migrants dans leurs villes.
Sources : https://www.infomigrants.net/