Le camp de Moria, sur l’île de Lesbos a été totalement détruit par un incendie dans la nuit du 8 au 9 septembre. Quelques migrants arpentent pourtant encore les espaces calcinés où s’élevaient des centaines de tentes et conteneurs. Parmi eux, InfoMigrants a rencontré Shamsullah, 16 ans, originaire de Kunduz, dans le nord de l’Afghanistan.
« Il était 11 heures du soir lorsque l’incendie s’est déclaré dans la nuit du 8 au 9 septembre. J’étais sous ma tente avec les neuf personnes avec qui je vivais. Les flammes faisaient cinq mètres de haut, nous avons eu très peur et nous avons fui immédiatement.
Maintenant, je dors à la rue, sur le parking du Lidl, le long de la route qui longe la côte. Je n’ai plus rien. Ma tente n’a pas entièrement brûlé donc je suis venu récupérer une couverture parce qu’il fait froid quand vous dormez dehors.
Dans ma tente, j’étais le seul mineur. J’ai 16 ans mais quand je suis arrivé en Grèce je n’avais pas mes papiers d’identité. J’ai pu ensuite me les faire envoyer d’Afghanistan mais les Grecs avaient déjà considéré que j’étais majeur.
Je ne sais pas si j’ai envie d’aller dans le nouveau camp. Certaines personnes disent que l’on ne peut pas en sortir. Je crois aussi que c’est un camp pour familles donc je ne pourrai pas y entrer [selon un porte-parole du ministère grecs des Migrations, les personnes vulnérables sont accueillies en priorité dans le camp, il ne s’agit donc pas que des familles NDLR].
Cela fait 11 mois que je suis bloqué à Lesbos. J’ai passé mon entretien pour ma demande d’asile il y a deux mois. Avant l’incendie, les responsables du bureau de l’asile m’avaient dit que ma réponse serait prête le 14 septembre mais à cause de l’incendie, je n’ai pas pu aller chercher leur réponse.
Je ne sais pas où je voudrais aller. J’ai un oncle en Allemagne et un cousin en France mais ce sont les autorités qui décideront et moi je suivrai leur décision. Pour l’instant, je ne peux pas sortir de Lesbos. »
Sources : https://www.infomigrants.net/