Bulgarie : un policier tué par balle à la frontière avec la Turquie
Un policier bulgare est mort, le 7 novembre, alors qu’il patrouillait le long de la frontière avec la Turquie. D’après le militaire qui l’accompagnait, les coups de feu ont été tirés depuis le territoire turc, alors qu’un groupe de migrants et de passeurs prenaient la fuite. Cette frontière, fermement gardée par les autorités bulgares, est le théâtre de violences en tout genre sur les policiers comme sur les migrants.
Un policier bulgare est mort, dans la soirée du lundi 7 novembre, d’une balle dans la tête à la frontière qui sépare la Bulgarie de la Turquie. Muni d’une lampe torche, cet homme de 30 ans était descendu de son véhicule près du village de Golyam Dervent, après avoir remarqué un endroit endommagé de la clôture en barbelés. Celle-ci couvre depuis 2018 la quasi-totalité de la frontière de 259 kilomètres.
« Des tirs ont alors fusé [en provenance du territoire turc] et il est mort sur le coup », a déclaré mardi 18 novembre, Petar Todorov, secrétaire général du ministère de l’Intérieur. Un militaire qui accompagnait le policier « a réussi à se mettre à l’abri derrière la voiture », a-t-il précisé. Selon le récit du soldat, 10 à 15 coups de feu ont été tirés à travers la barrière alors qu’un groupe de migrants et de passeurs prenaient la fuite.
« Il s’agit d’un acte sans précédent, la première attaque à arme à feu depuis des années » contre les forces de l’ordre, a réagi le ministre de l’Intérieur Ivan Demerdjiev. « Nous avons reçu des garanties des autorités turques que (les coupables) seraient localisés et renvoyés devant la justice », a-t-il dit, ajoutant que les policiers seraient désormais dotés d’armes plus puissantes pour se défendre. En septembre, la Bulgarie avait déjà envoyé des troupes supplémentaires à la frontière après la mort de deux policiers percutés par un autocar transportant des migrants, fin août, dans la ville de Bourgas sur la mer Noire.

En réaction à cet incident, la Commission européenne s’est dit « choquée et attristée ». Mardi, elle a indiqué qu’Europol, l’agence de l’UE pour la coopération policière, était « en contact avec les autorités bulgares pour apporter un soutien total à l’enquête », selon une porte-parole de l’exécutif européen.
La Bulgarie plutôt que la Grèce
La frontière qui sépare la Turquie de la Bulgarie est un passage très emprunté par les migrants qui souhaitent rejoindre l’Europe par la route des Balkans. Sur les neuf premiers mois de 2022, environ 12 700 personnes ont été détenues dans le pays, soit 2,5 fois plus qu’aux neuf premiers mois de 2021, selon les chiffres officiels, avec également une forte hausse du nombre de refoulements.
Une augmentation des passages qui s’explique en partie par le durcissement de la frontière gréco-turque, autre voie d’exil vers l’Europe. Mi-octobre, 92 migrants avaient été retrouvés nus à cet endroit par les autorités grecques et Frontex, certains avec des « blessures visibles ». Athènes assure que ces hommes ont été forcés de traverser l’Evros, le fleuve séparant la Turquie de la Grèce.
Sources : www.infomigrants.net