En 2017, Arnaud Banos quitte sa vie à Paris pour se former au secours en mer auprès de la Société nationale du sauvetage en mer (SNSM). Depuis, dans son temps libre, il est sauveteur à bord de missions humanitaires en mer Égée et en Méditerranée centrale.
“Quand j’y repense, c’était un projet complètement délirant”, admet Arnaud Banos, se remémorant comment sa vie a changé dans les cinq dernières années. En 2017, face aux milliers de morts en mer, dont le décompte ne fait qu’augmenter depuis plusieurs années, le quadragénaire se sent profondément impuissant. “Je donnais de l’argent, j’allais de temps en temps à des manifestations de SOS Méditerranée, mais on était beaucoup à ne pas savoir quoi faire”, dit-il.
Alors, quand les ONG qui opèrent en Méditerranée commencent à faire face à une criminalisation croissante, Arnaud Banos décide de passer à l’action : “puisque l’Union européenne n’irait plus secourir les gens en mer, j’ai décidé de devenir sauveteur moi-même pour aller les chercher”.
Il vit alors à Paris, travaille comme géographe au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), “très loin du monde du sauvetage en mer”. Il lit tout ce qu’il peut trouver sur le sujet, découvre le témoignage de deux sauveteurs de la Société nationale des secours en mer (SNSM) qui s’engagent en Méditerranée : “J’ai découvert qu’en France, on avait des sauveteurs bénévoles, formés comme des professionnels”, se remémore-t-il. Avec sa femme et ses trois filles, il quitte la région parisienne pour s’installer au Havre et compléter toutes les formations de sauvetage de la SNSM.
Sauvetage de masse
Diplômes de premiers secours, permis côtier, Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA), certificat de radiocommunication, entraînements, compagnonnage au sein des stations… La route est longue pour rejoindre la SNSM comme nageur-sauveteur ou comme sauveteur embarqué (à bord des bateaux de l’organisation). Les 8 800 sauveteurs bénévoles de l’association se rendent disponibles pour des interventions sur leur temps libre.
Basé dans la station du Havre, Arnaud Banos n’intervient pas dans des sauvetages de bateaux de migrants, qui tentent la traversée depuis plus au nord, près de Dunkerque et Calais. Mais il suit de près cette situation “cataclysmique” : depuis le début de l’année 2022, près de 42 000 personnes ont réussi à atteindre le Royaume-Uni. Depuis l’an dernier, le sauveteur s’engage notamment dans la formation au sauvetage de masse des équipiers de la SNSM et des moyens de l’État sur cette zone.
Sources : www.infomigrants.net