Près d’un millier de migrants ont été interceptés au large du Sénégal en un mois
La Marine sénégalaise a indiqué sur ses réseaux sociaux avoir intercepté en mer près d’un millier de migrants au large des côtes sénégalaises en un mois. Sa dernière intervention remonte à lundi, lorsque 119 personnes ont été arrêtées à bord d’une pirogue sur la route maritime des Canaries.
La Marine nationale sénégalaise a indiqué, lundi 18 novembre, avoir intercepté 119 migrants irréguliers en mer. L’opération menée au large de Djiffer (ouest), non loin du delta du Saloum, porte à 918 le nombre de migrants stoppés ou secourus en un mois, selon les informations fournies par la Marine sur les réseaux sociaux après cinq interventions distinctes.
Au moins trois de ces interventions ont eu lieu près du delta du Saloum. Elles concernaient notamment une pirogue partie des îles du Saloum avec 230 migrants dans la nuit du 26 au 27 octobre. Même choses, deux jours plus tard, avec cette fois-ci, une pirogue de 183 migrants.
Formé par les bras de trois fleuves et inscrit au patrimoine de l’Humanité, cet espace comprend d’innombrables canaux, îles et îlots et des mangroves qui en rendent l’accès difficile autrement qu’en bateau.
Point de départ
Le Sénégal est l’un des principaux points de départ pour les milliers d’Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l’Atlantique et tentent de gagner l’Europe, principalement via l’archipel espagnol des Canaries, à bord d’embarcations surchargées et souvent vétustes. Des milliers de personnes sont mortes sur cette route ces dernières années.
Une pirogue partie du Sénégal le 21 octobre avec 150 personnes à son bord a notamment disparu des radars dans l’océan Atlantique. Elle a été retrouvée 10 jours plus tard en Mauritanie avec 122 rescapés à bord et deux corps. Les 26 autres cadavres de passagers mort avaient été jetés par-dessus bord lors de la traversée.
La Marine sénégalaise avait déjà retrouvé fin septembre une embarcation avec au moins 30 corps sans vie. Au moins 39 personnes avaient péri deux semaines auparavant dans le naufrage d’une pirogue surchargée à Mbour (ouest). Le nombre de victimes était probablement beaucoup plus élevé.
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« Traque sans répit »
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, élu en mars et confronté à son tour à la succession des drames de la migration clandestine, a promis une « traque sans répit » du trafic de migrants, et assuré que le gouvernement travaillait « d’arrache-pied » à des politiques contre le chômage des jeunes.
Pour le soutenir dans sa tâche, Dakar peut compter sur l’Union européenne qui le 16 octobre a annoncé une aide de 30 millions d’euros aux autorités sénégalaises pour lutter contre l’immigration clandestine. Objectif ? « Prévenir les départs irréguliers et à sauver des vies sénégalaises », avait déclaré Jutta Urpilainen, commissaire européenne aux partenariats internationaux, à Dakar.
Concrètement, les fonds doivent être utilisés pour aider les autorités sénégalaises à secourir les migrants en danger et à lutter contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains, avait-elle ajouté. Ils serviront également à sensibiliser la population aux dangers de la migration clandestine, avait-elle ajouté. « Notre principal message, c’est que nous ne voulons plus voir de tragédies en mer ».
Sources: infomigrants.net