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Manche : plus de 160 personnes secourues le jour de Noël

Les autorités françaises ont porté secours à 168 migrants en détresse dans la Manche, le 25 décembre. Une partie des naufragés a été prise en charge au large de Dunkerque, l’autre près de Calais. Le même jour, 451 personnes ont réussi à atteindre les côtes anglaises.

Un jour de Noël « intense » dans la Manche. Mercredi 25 décembre, 168 migrants ont été secourus par les moyens français, selon un bilan de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar). Aucune victime n’a « a priori » été détectée, a indiqué un porte-parole à l’AFP.

Dans la soirée du 25 décembre, une embarcation de 61 personnes est repérée par le CROSS Gris-Nez qui engage le navire de sauvetage affrété par l’Etat Minck pour la surveiller. « Une fois le Minck sur place, les migrants à bord se signalent en difficulté. L’équipage du Minck met alors dans un premier temps son semi-rigide d’intervention à l’eau pour porter assistance », décrit la préfecture maritime.

Mais c’est seulement « plus tard dans la soirée », selon la Premar, que « l’ensemble des 61 passagers formule la demande d’être assisté ». Le Minck récupère alors ces passagers, et les ramène au port de Calais.

Douze opérations de sauvetage dans la journée

Avant cette opération, sur l’ensemble de la journée, qui présentait des conditions météorologiques favorables aux traversées, 12 opérations d’assistance et de sauvetage ont été coordonnées par le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez.

Trente occupants d’une embarcation au large du secteur de Dunkerque ont d’abord été secourus tôt dans la journée. Les autres personnes qui souhaitaient rester à bord ont été « prises en charge par les moyens britanniques une fois arrivées dans les eaux britanniques », indique la Premar dans un communiqué.

Toujours au large de Dunkerque, une autre embarcation de migrants s’est signalée plus tard en difficulté à cause d’une « avarie moteur ». Ses 51 occupants ont été récupérés par le navire militaire Abeille Normandie, après avoir dans un premier temps refusé l’assistance des secours.

Enfin, 26 personnes ont été secourues à bord d’une embarcation en difficulté signalée au large du Phare de Walde, près de Calais.

Ces tentatives de traversée interviennent deux semaines après divers sauvetages effectués les 13 et 14 décembre. En 48h, plus de 200 personnes avaient été secourues par les autorités françaises. Dans le même temps, plus de 1 000 migrants avaient atteint l’Angleterre à bord de 17 bateaux.

En ce jour de Noël, 451 migrants ont réussi à traverser la Manche, selon les chiffres du Home Office, le ministère de l’Intérieur britannique. Ce sont les premières arrivées depuis plus d’une semaine.

Ces 451 personnes étaient réparties sur 11 bateaux, partis dans la matinée des côtes françaises.

Au total, 35 040 personnes sont arrivées au Royaume-Uni à bord de « small boats » depuis janvier, toujours selon les chiffres du Home Office.

2024, année la plus meurtrière

Malgré les courtes distances qui séparent la France des côtes anglaises, la traversée de la Manche reste très périlleuse. Au moins 73 candidats à l’exil sont morts en tentant de rejoindre l’Angleterre depuis le début de l’année, selon la préfecture du Pas-de-Calais. Cela fait de 2024 l’année la plus meurtrière depuis l’apparition du phénomène des « small boats » dans la Manche en 2018.

Le 21 décembre, un énième corps a été retrouvé sur la plage de Wimereux, même si les autorités restent prudentes avant de relier ce cadavre aux tentatives de traversées de la Manche. « Il est pour l’instant impossible de déterminer s’il s’agit d’une femme ou d’un homme ou de connaître l’âge ou l’origine de la victime » a déclaré à France Bleu Nord Jean-Luc Dubaële, le maire de Wimereux.

C’est le seizième corps retrouvé sur le littoral depuis fin octobre.

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« On meurt noyé […] mais aussi écrasé par les autres »

Dans le nord de la France, les associations dénoncent des montées à bord des canots de plus en plus chaotiques. La Premar admet, elle aussi, qu’il y a une « évolution claire des prises de risques ».

Nombreux sont les migrants rencontrés par InfoMigrants à Calais et Dunkerque qui évoquent deux, trois, parfois plus, de départs ratés. Les causes sont nombreuses : canots surchargés, bousculades au moment des montées dans les embarcations, violences de la part des forces de l’ordre françaises lors des opérations d’interceptions sur les plages. « C’est dramatique ce qu’il se passe, les moments de détresse arrivent de plus en plus tôt, dès que les migrants arrivent sur la plage ou dès qu’ils entrent dans l’eau », avait détaillé Flore Judet, de l’Auberge des migrants. « On meurt noyé [en mer] mais aussi écrasé par les autres, étouffé ».

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Le 17 octobre, Maryam, âgée d’un mois, s’est noyée dans la Manche. Son père, Aras, la tenait fermement dans l’embarcation, lorsque leur canot a commencé à couler. Après des mouvements de panique, le père de famille perd et repêche par deux fois sa petite fille. La troisième bousculade sera fatale. Aras n’a pu retenir le petit corps. « Elle m’a glissée des mains, et est tombée à l’eau […] C’est là que je l’ai perdue », a-t-il raconté à Sky News.

« Le cœur brisé », Aras affirmait vouloir toujours gagner le Royaume-Uni avec sa femme et ses deux fils, qui ont survécu au naufrage. « Je n’essaierai plus jamais la voie maritime, mais je suis venu [en France] dans le but de rejoindre la Grande-Bretagne pour que mes enfants aient un avenir ».

Sources: infomigrants.net

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