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Italie : une arnaque aux permis de séjour touche plus d’un millier de migrants

Un réseau de cinq faussaires a arnaqué plus d’un millier de personnes en attente d’un titre de séjour, dans la région de Toscane, en Italie. Les personnes migrantes payaient entre 150 et 750 des faux documents, dont le réseau leur faisait croire qu’ils seraient indispensables à l’obtention de leur permis de séjour. Trois Italiens et deux ressortissants étrangers sont les principaux suspects de cette vaste arnaque.

Plus de 1 000 personnes migrantes en attente d’un titre de séjour ont été victimes d’une arnaque en Italie. En Toscane, région du centre-ouest du pays dont la ville de Florence est la capitale, un réseau de faussaires a largement vendu de faux documents, en faisant miroiter aux personnes qu’il s’agissait de documents clés pour obtenir des permis de séjour.

Les personnes ont payé entre 150 et 750 euros pour ces documents qui, en plus d’être faux, n’étaient absolument pas indispensables à leur procédure de régularisation.

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Cinq personnes – trois Italiens et deux étrangers – sont les principaux suspects, a fait savoir la police de Toscane. Les deux personnes étrangères, suspectées d’avoir organisé ce système d’arnaque avec les trois personnes d’origine italienne, disposaient elles-mêmes d’un permis de séjour dans le pays.

Le réseau ciblait en majorité les personnes venues chercher une protection internationale en Italie, ayant très peu de revenus, et connaissant mal les procédures administratives officielles, retrace le site spécialisé Schengen news.

Fausse apparence de documents délivrés par des mairies

Les documents prenaient l’apparence de certificats délivrés par des municipalités, notamment des certificats de résidence, détaille la presse italienne dont le Firenze Republica et le Corriere Fiorentino. Ces documents contenaient de fausses adresses électroniques et de faux noms de rue.

Pour rappel, les personnes n’avaient pas besoin de tels documents : enregistrés à leur arrivée par les services italiens, elles devaient attendre les suites de l’examen de leur demande de titre de séjour ou de protection internationale.

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Selon les données de l’Istat, l’Institut italien de la statistique, parues fin 2024, le nombre de permis de séjour délivrés aux étrangers en 2023 a atteint 330 730. La délivrance de la protection temporaire aux Ukrainiens a gonflé ce chiffre : il s’agit de la première nationalité à obtenir des permis de séjour en Italie, note Schengen news. Les Albanais et les Marocains suivent.

L’évolution des statistiques révèle que davantage de demandeurs recherchent des permis familiaux et d’études, tandis que les permis de travail diminuent. Les Albanais, les Marocains et les Indiens sont parmi les premières nationalités à obtenir des permis de séjour pour regroupement familial.

Des arnaques régulières, en France aussi

Les réseaux de faux documents sont monnaie courante en Italie, en Espagne, mais aussi en France. Fin janvier 2024, un réseau produisant de faux documents d’identité et prodiguant des « conseils » onéreux pour la régularisation avait été démantelé. Les personnes payaient de 1 700 à 8 000 euros, dans l’espoir de voir leurs chances d’obtenir un titre de séjour progresser. Pas moins de 20 départements avaient été touchés par ce vaste système d’arnaque.

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De même quelques mois plus tôt, en juin 2023, un réseau organisé par huit personnes, dont deux agents de préfecture, avait été démantelé.

Au-delà des arnaques, payer pour obtenir de faux papiers est parfois l’ultime recours pour les exilés en attente de documents d’identité. Pendant un an, Samir* a travaillé avec de faux papiers en Italie pour un groupe de livraison. « J’ai été embauché avec une fausse carte d’identité italienne […] Dans mon entrepôt, il y avait énormément de personnes sans-papiers, comme moi. Certains travaillaient avec des faux papiers, d’autres avec des alias [les papiers d’une autre personne, ndlr] », avait-il confié à InfoMigrants en mars 2022.

Sources : infomigrants

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