Une cinquantaine de migrants, dont une femme venant d’accoucher, secourus sur une plateforme pétrolière au large de la Tunisie

Cinquante-quatre migrants ont été secourus dans la nuit de samedi à dimanche sur une plateforme pétrolière au large de la Tunisie, en Méditerranée centrale. Selon l’ONG Open Arms qui a porté secours au exilés, une femme qui venait d’accoucher et plusieurs enfants faisaient partie du groupe. Ils sont restés bloqués trois jours sur la plateforme après le naufrage de leur embarcation.
Cinquante-quatre migrants, dont plusieurs enfants et une femme qui venait d’accoucher, ont été secourus dans la nuit de samedi 7 à dimanche 8 juin, par le voilier Astral de l’ONG espagnole Open Arms, sur une plateforme pétrolière au large de la Tunisie, en Méditerranée centrale.
Le groupe d’exilés se trouvait là depuis trois jours, à la suite du naufrage de leur canot pneumatique parti mardi de Libye, a expliqué Open Arms dans un communiqué.
Vendredi, l’une des femmes a donné naissance à un garçon, tandis qu’une autre avait accouché deux semaines auparavant. Sur une vidéo diffusée sur les réseaux par le fondateur de l’ONG, Oscar Camps, on distingue les sauveteurs récupérer un nouveau-né emmitouflé dans plusieurs couvertures. Deux autres jeunes enfants font partie de ce groupe, a précisé l’ONG.
Open Arms a annoncé que l’Astral avait plus tard retrouvé 109 autres migrants, dont quatre étaient à l’eau. Ils avaient également pris la mer en Libye et il y avait dix enfants parmi eux.
Mais le voilier étant trop petit pour prendre en charge autant de personnes, l’équipage de l’Astral a fourni des gilets de sauvetage aux naufragés, qui ont ensuite été secourus par un autre bateau humanitaire, le Louise Michel. Ce dernier les emmenait dimanche vers un port sûr en Sicile.
Vendredi soir, un autre sauvetage a eu lieu en Méditerranée centrale. Le navire humanitaire Sea Eye 5 de l’ONG allemande éponyme, a secouru 50 migrants en difficulté dans leur canot pneumatique, sans donner de précisions sur le lieu du sauvetage.
Une situation pas si rare
Il n’est pas rare que des migrants fassent naufrage et se retrouvent sur des plateformes pétrolières, en Méditerranée centrale. En mars dernier, 32 migrants étaient restés bloqués pendant quatre jours sur une plateforme gazière au large de la Tunisie avaient été secourus par l’ONG Sea-Watch. Ni Malte ni l’Italie n’avaient répondu aux demandes de sauvetage.
A lire aussi
Traversées de la Méditerranée : « Les passeurs mentent sur tous les services qu’ils proposent » aux migrants (1/2)
En mars 2024, l’ONG Emergency avait été prévenue par un avion de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, de la présence d’une quarantaine de migrants sur cette même structure flottante.
Malgré la multiplication des mesures prises par le gouvernement italien pour tenter de freiner les traversées de la Méditerranée, les migrants continuent de prendre la mer à la recherche d’une vie meilleure en Europe. Depuis le début de l’année, quelque 24 000 exilés ont atteint l’Italie, selon les autorités. Un chiffre stable par rapport à l’an dernier à la même période. Ces derniers mois, les passeurs utilisent également un nouvel itinéraire méditerranéen : ils rallient la Crête depuis l’est de la Libye. Sur les quatre premiers mois de l’année, la Grèce a constaté une augmentation de ce flux de 174 %.
La Méditerranée centrale, deuxième route maritime la plus empruntée par les migrants pour atteindre l’Europe après l’océan Atlantique, reste extrêmement meurtrière. Depuis 2014, un peu plus de 25 000 migrants, dont des femmes et des enfants, y sont morts noyés.
Sources: infomigrants




