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Irlande : nouvelle nuit de manifestation anti-migrants devant un centre d’accueil à Dublin

La capitale irlandaise connait une flambée de violences suite à l’agression sexuelle d’une fillette irlandaise de 10 ans par un homme étranger. Plusieurs centaines de manifestants se sont réunis durant deux nuits consécutives devant le Citywest Hotel, un centre d’accueil hébergeant des demandeurs d’asile. Les heurts ont conduit à l’arrestation de 23 personnes dans la nuit du 22 octobre et deux agents de police ont été blessés.

Une nouvelle nuit de colère a agité Dublin dans la nuit du mercredi 22 octobre à jeudi. Le quartier de Sarggat, dans le sud-ouest de la capitale irlandaise, a été secoué pour la deuxième nuit consécutive par des manifestations anti-migrants violentes devant le Citywest Hotel, un centre d’accueil de demandeurs d’asile.

Une première manifestation s’était déroulée pacifiquement lundi suite à l’annonce de l’inculpation d’un demandeur d’asile de 26 ans pour l’agression sexuelle présumée d’une fillette irlandaise de 10 ans dans le secteur.

Mais dès le lendemain, jusqu’à 2 000 manifestants, parmi lesquels certains munis de drapeaux irlandais et de pancartes anti-migrants, se sont réunis dans la soirée, provoquant les premiers heurs, rapporte le média irlandais RTÉ. Sept individus ont été arrêtés.

Après cette première soirée très agitée, la police irlandaise avait annoncé une « réponse robuste » en cas de poursuites des violences, indique le média britannique The Guardian. Le ministre de la Justice, de l’Intérieur et de l’Immigration, Jim O’Callaghan, avait salué les premières arrestations et promis que « d’autres [suivraient]” en cas de poursuites des manifestations.

Mais l’annonce n’a pas eu l’effet escompté puisque les troubles ont repris dès le lendemain. Une centaine de manifestants se sont de nouveau regroupés devant le Citywest Hotel malgré les efforts déployés par les forces de l’ordre pour tenter de maitriser la colère des manifestants. « Entre 19 heures et 20 heures, des centaines de manifestants se sont à nouveau confrontées à environ 40 policiers », relate le quotidien britannique.

Au terme des affrontements, 23 personnes ont été arrêtées.

Escalade de violence

La manifestation survenue dans la soirée de mercredi s’est révélée être particulièrement violente. « Les troubles à l’ordre public ont été principalement le fait de jeunes adultes et adolescents », a renseigné la police irlandaise.

Des émeutiers ont jeté des bouteilles, des briques mais aussi des feux d’artifices et d’autres projectiles en direction des forces de l’ordre, indique la police. Deux agents ont ainsi été blessés et transportés à l’hôpital. La veille, un fourgon de police avait été incendié.

Un fourgon de police a été incendié lors d'une manifestation anti-migrants à Dublin, dans la nuit du 21 octobre 2025. Crédit : Cillian Sherlock / Picture alliance
Un fourgon de police a été incendié lors d’une manifestation anti-migrants à Dublin, dans la nuit du 21 octobre 2025. Crédit : Cillian Sherlock / Picture alliance

« Il s’agit d’actes de violence commis dans le but d’endommager le bâtiment Citywest et d’intimider les personnes qui s’y trouvent », a déclaré mercredi le commissaire de police, Justin Kelly. Il a condamné ces troubles qu’il a qualifié de « totalement inacceptables » avant d’assurer de sa détermination « à ce que d’autres personnes soient identifiées et traduites devant les tribunaux pour répondre de leurs actes. »

Lors d’une intervention au Parlement, le Premier ministre, Micheál Martin, a salué la police pour sa « bravoure, son courage et son professionnalisme » face à une « situation très sérieuse et grave ».

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Par crainte que les affrontements ne se reproduisent, une « importante opération de police » qui devrait rester en place dans les prochains jours, a été déployée à Dublin afin de « protéger les résidents du centre d’accueil », rapporte The Irish Times. Plus de 2 400 immigrés vivent sur le site de Citywest, utilisé par l’État irlandais comme centre permanent d’hébergement pour la protection internationale, indique cette même source.

La situation tendue inquiète les résidents. Un demandeur d’asile pakistanais arrivé en Irlande depuis trois mois et vivant à Citywest, a confié au média irlandais avoir vécu « une nuit effrayante et sombre« . « Nous ne sommes pas ici pour prendre quoi que ce soit à qui que ce soit ; nous voulons simplement la sécurité, la paix et une chance de mener une vie normale. J’espère que les gens pourront nous voir comme des êtres humains », a-t-il ajouté.

Ressentiment anti-migrants

Les récentes manifestations rappellent les troubles anti-migrants qui ont éclatés en Irlande du Nord en juin : des hôtels avaient déjà été pris pour cibles et des dizaines de policiers blessés, après l’arrestation de deux adolescents accusés d’avoir tenté d’agresser sexuellement une jeune fille.

Les actes de violence survenus ces derniers jours ont été organisés et planifiés en amont sur les réseaux sociaux par des groupes pour « attiser la haine et la violence », a indiqué la police. Le bâtiment visé et sa fonction de centre d’accueil pour demandeurs d’asile font aussi écho aux manifestations d’extrême droite qui avaient secoué plusieurs villes du Royaume-Uni cet été.

Les deux pays – Irlande et Royaume-Uni – ont déjà connu de nombreux heurts violents et une multiplication des manifestations anti-migrants. Un climat révélateur du sentiment anti-migrants grandissant outre-Manche.

Sources: infomigrants

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