La migration, qu’elle soit forcée ou volontaire est devenue un phénomène social d’où l’intérêt qu’elle suscite dans toutes les couches de la société. Elle a atteint un volume qui dépasse les 230 millions depuis le début de ce nouveau millénaire. Plusieurs facteurs d’ordre conjoncturel et structurel, expliquent cette nouvelle donne en phase de devenir l’un des enjeux majeurs des relations internationales.
En Afrique, la pauvreté, les inégalités sociales, l’incurie des pouvoirs publics et la mal gouvernance poussent la jeunesse en quête d’un avenir meilleur et digne , à chercher ailleurs des conditions de vie qui leur ouvrent des perspectives qui chez elles leur semblent impossibles.
Au chapitre des migrations forcées, les conflits armés, les crises continuent de pousser les populations victimes ou menacées vers les chemins de l’exil. Il faut rappeler que tout le continent est miné depuis plus de 40 ans par des crises qui ont causé plus de 4 millions de morts entre 1991 et 2000 et ont touché plus de 500 millions de personnes.
Ces crises d’une grande complexité sont dues à un enchevêtrement de facteurs endogènes et exogènes qui n’échappent pas aux tensions géopolitiques et géoéconomiques mondiales.
Ces migrations forcées touchent plus de 70 millions de personnes dont la moitié en Afrique.
Le désir de migrer vers les pays les plus riches ou stables socialement s’accompagne avec un grand risque qu’acceptent de courir les candidats à la migration. Ce risque se chiffre avec ces drames continus en méditerranée avec plus de 20000 morts depuis 2014.
Immigrer, parfois clandestinement, c’est frayer avec la mort et presque tous les survivants sont rapatriés chez eux et dans des conditions humiliantes et inhumaines.
Mais aujourd’hui qu’est-ce qui pousse ces jeunes qui représentent plus de 50% des populations dont des femmes qui comme les hommes, sont aujourd’hui touchées par l’émigration pour des raisons économiques et la NEM (nouvelle économie de la migration) le démontre.
Depuis 2010 on assiste à une féminisation des flux migratoires car les femmes représentent plus de 48.6% des migrations internationales.
Ces femmes et enfants (couche vulnérable) qui migrent clandestinement ne bénéficient’ d’aucune protection en matière de droit international.
Cependant la question qui se pose aujourd’hui est de savoir pourquoi cette jeunesse, une richesse transformée en fardeau, risque sa vie en mer ou dans le désert ?
Quelles sont les solutions pour au moins réduire ces risques à des proportions tolérables ?
Les causent principales sont la pauvreté car l’Afrique n’offre aucune perspective d’une vie digne actuellement et dans l’avenir le plus lointain. Chaque jour qui se lève conduit ces jeunes vers une mort lente et atroce. Ce qui fait que pour fuir cette pauvreté cyclique, ces jeunes africains préfèrent entrer même morts dans le « paradis » européen que de rester vivant dans l’enfer africain.
Pour trouver des solutions il faut s’attaquer à la cause principale, se livrer à une bataille farouche contre la pauvreté et les inégalités.
Les 90% des richesses mondiales sont détenues par les occidentaux, il faut créer cette richesse dans les zones pauvres par ceux-là mêmes qui sont pauvres afin qu’eux –mêmes puissent en profiter.
Aujourd’hui le temps des analyses et des solutions toutes faites, est révolu car l’urgence est absolue pour cette jeunesse devenue fardeau.
La formation et la création d’emploi restent le seul facteur de paix, sécurité et de stabilité en Afrique pour cette jeunesse avenir du monde.
Boubacar SEYE – HSF