De violents affrontements entre des groupes rivaux de trafiquants ont fait au moins une dizaine de morts en fin de semaine dernière dans le désert du Ténéré, au nord du Niger. Cette zone est une route migratoire très empruntée par les migrants africains cherchant à se rendre en Europe via la Libye.
En plein coeur du gigantesque Nord désertique du Niger, la passe de Salvador est une zone de tous les dangers : trafic de migrants, de drogues ou encore d’armes, elle abrite également des groupes djihadistes. C’est dans cette zone de non-droit, située au carrefour frontalier Niger-Libye-Algérie, en plein désert du Ténéré, que de violents affrontements, en fin de semaine dernière, ont fait au moins une dizaine de morts, rapporte l’agence AFP lundi 22 juin.
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« Entre jeudi et vendredi, un sacré combat a opposé dans le passe de Salvador des groupes rivaux de trafiquants faisant au moins une dizaine de morts et des blessés », a indiqué un élu de la région d’Agadez, interrogé par l’AFP. Ce dernier affirme que « l’un des groupes est tombé dans un guet-apens tendu par son rival qui tente depuis un bon moment de contrôler ce passage de trafic juteux en direction de la Libye et d’autres destinations ».
Selon cette même source, le contrôle de ce triangle « est au centre des rivalités » entre différents groupes de trafiquants évoluant « à l’extrême Nord-Est du Niger » qui sont « alimentés par la dislocation de l’État libyen » depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
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Bien qu’à première vue, les affrontements de la semaine dernière concernent le trafic de stupéfiants, le danger pour les migrants sur place reste intact. En effet, situé en plein coeur du désert du Ténéré, la zone la plus aride du Sahara, le passe du Salvador se trouve sur le chemin de nombreux migrants d’Afrique de l’Ouest qui tentent de rejoindre l’Europe par la Libye.
Depuis 2016, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) affirme avoir porté secours à plus de 20 000 migrants abandonnés dans le Sahara par leurs passeurs. L’une des dernières opérations en date remonte au 2 avril lorsque plus de 250 migrants originaires du Nigeria, du Ghana et du Burkina Faso ont été récupérés par l’OIM à la frontière du Niger avec la Libye.
Sources : https://www.infomigrants.net/