L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a annoncé jeudi avoir été obligé de fermer le centre destiné à l’isolation des malades du Covid-19 installé à proximité du camp de migrants de Moria, sur l’île grecque de Lesbos.
C’est une décision des autorités grecques qui pourrait avoir de graves conséquences sanitaires, selon Médecins sans frontières (MSF). L’ONG médicale a annoncé jeudi 30 juillet avoir été « forcé(e) » de fermer le centre d’isolement destiné à la lutte contre le Covid-19 sur l’île grecque de Lesbos.
Le centre, qui dessert le camp surpeuplé de Moria, a été fermé « après que les autorités locales ont infligé des amendes, avec de possibles poursuites criminelles, en raison du non respect des règles d’urbanisme », a précisé l’ONG.
Dans un communiqué, MSF « condamne fermement l’échec des autorités à trouver une solution pour conserver le centre, alors qu’existe toujours le risque que le coronavirus se répande dans le centre de réception de Moria où plus de 15 000 réfugiés vivent dans des conditions de surpeuplement et de manque d’hygiène ».
Confinement prolongé
Les camps qui se trouvent sur les îles face à la Turquie ont été confinés depuis le mois de mars par les autorités grecques. Pour le moment, aucun cas de coronavirus n’a été détecté parmi les demandeurs d’asile résidant dans les camps sur les îles.
Alors que la population grecque est sortie du confinement depuis le 4 mai, toutes les structures d’accueil pour demandeurs d’asile et réfugiés sont encore coupées du monde.
Cette situation est une discrimination manifeste des droits de ces personnes migrants, ont dénoncé de nombreuses ONG dans un communiqué.
“Nous sommes de plus en plus inquiets car les températures montent, nous sommes au milieu de l’été, et les migrants sont obligés de vivre dans des espaces saturés avec trop peu d’accès à l’hygiène, l’eau manque ainsi que les produits sanitaires dans la plupart des camps. Il y a un donc un risque que ces prolongement indéterminés provoquent d’importants problèmes sanitaires au sein des camps puisque les gens ne peuvent même plus sortir pour se faire soigner ou acheter des médicaments et des produits de première nécessité”, a indiqué à InfoMigrants Adriana Tidona, chercheuse spécialiste des questions migratoires en Europe pour Amnesty International.
MSF a par ailleurs averti jeudi que le système de santé public de Lesbos « serait incapable de gérer les ravages causés par une éruption (de l’épidémie) à Moria ».
Selon l’ONG, plus de 300 personnes sont considérées comme très vulnérables en raison de leur âge et de leurs maladies chroniques.
Sources : https://www.infomigrants.net/
