Afin d’éviter une trop forte concentration de migrants dans l’unique centre d’accueil de Lampedusa, et alors que les arrivées se multiplient, les autorités italiennes ont affrété un ferry pour y loger les nouveaux arrivants. Près de 700 personnes sont actuellement hébergées dans le hotspot de l’île, pour une capacité initiale de 95 places.
Les arrivées de migrants à Lampedusa ne faiblissent pas et inquiètent les autorités italiennes alors que Rome a prolongé de deux mois et demi l’état d’urgence sanitaire afin d’éviter une reprise de la pandémie de coronavirus.
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Pour le seul mois de juillet, « plus de 5 500 migrants sont arrivés sur l’île » à bord de « 250 embarcations », a indiqué dans les médias locaux le maire de Lampedusa, Salvatore Martello. De nombreux exilés, qui sont testés au coronavirus à leur arrivée en Italie, ont rapidement été transférés vers des centres d’hébergement pour migrants en Sicile. Néanmoins, il reste près de 700 personnes dans le seul centre de l’île alors que la capacité initiale est de 95. Une promiscuité qui fait craindre une possible propagation du Covid-19.
À l’instar de Malte, l’Italie a donc pris une décision radicale : maintenir les nouveaux arrivants en quarantaine pour 14 jours à bord de ferries. Un premier bateau, doté d’environ 700 places, doit ainsi accoster lundi soir au port de Lampedusa et accueillir les migrants logés dans le hotspot.
Près de 4 000 Tunisiens arrivés à Lampedusa cette année
Malgré les mesures de confinement, les débarquement n’ont jamais cessé sur l’île italienne, même au plus fort de la crise sanitaire. Les autorités voient arriver de plus en plus de ressortissants Tunisiens depuis le 4 mai, date de la fin du confinement dans leur pays. À tel point que « parmi les migrants hébergés dans le hotspot, presque tous sont des Tunisiens », signale Salvatore Martello.
Selon les chiffres du gouvernement italien, près de la moitié des 11 191 migrants arrivés en Italie entre le début de l’année et le 24 juillet sont partis de Tunisie. Parmi eux, près de 4 000 sont des citoyens tunisiens.
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La crise économique, sociale et politique qui touche la Tunisie provoque un exode important des jeunes mais également de familles entières. « Les gens n’ont pas de travail et plus d’espoir. De plus, ils souffrent aussi du manque d’accès à la santé et à l’éducation », expliquait en juillet à InfoMigrants Romadhane Ben Amor du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).
Les accords de rapatriements entre l’Italie et la Tunisie, qui prévoient 80 expulsions par semaine, ont été fortement ralentis pendant la crise sanitaire mais ont repris progressivement fin juillet. La ministre italienne de l’Intérieur, Luciana Lamorgese, a déclaré dans le quotidien Corriere della Sera que le gouvernement envisageait d’utiliser des navires pour augmenter le nombre de rapatriements hebdomadaires vers la Tunisie.
Sources : https://www.infomigrants.net/