Face à l’absence de solutions de débarquement apportées par l’Italie et Malte, l’Alan Kurdi fait route vers Marseille, dans le sud de la France, où il espère débarquer les 125 migrants secourus au large de la Libye. La Ville s’est dit prête à accueillir « sans condition » le navire humanitaire et ses naufragés.
« L’inaction des autorités italiennes et allemandes nous contraint à cette mesure ». Dans un communiqué, Gordon Isler, le président de Sea-Eye annonce mercredi 23 septembre que son navire humanitaire fait route vers Marseille avec à son bord 125 migrants secourus en mer. L’Alan Kurdi devait se rendre dans le port français « pour procéder à un changement d’équipage et se préparer à une nouvelle intervention » en Méditerranée, a précisé l’ONG allemande.
Mais face aux réponses négatives de Malte et de l’Italie, le navire humanitaire rejoint Marseille plus tôt que prévu et espère pouvoir y débarquer les naufragés. « Malte a répondu un non catégorique à nos demandes de débarquement arguant que ce n’était pas de sa responsabilité, l’Italie nous a dit de voir avec l’État de notre pavillon à savoir l’Allemagne et Berlin a déclaré qu’on devait se référer à une solution européenne. Or, il n’y aucun accord européen », précise à InfoMigrants Simon Pompeo, porte-parole de Sea-Eye.
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« Nous avons donc pris la décision de nous diriger vers notre port d’attache, en espérant qu’on pourra accoster rapidement. Le gouvernement français n’a pour l’heure pas apporté de réponses claires à nos sollicitations », continue le militant.
Marseille prête à accueillir les naufragés
La ville de Marseille, par la voix du premier adjoint Benoît Payan, a de son côté déclaré être prête à accueillir « sans condition » l’Alan Kurdi. « Nous réitérons la position selon laquelle nous ne laisserons personne se noyer en Méditerranée. C’est notre histoire, c’est notre tradition et ce sont nos valeurs », a affirmé mercredi Benoît Payan, qui assure actuellement l’intérim de la maire de Marseille, Michèle Rubirola, éloignée pour raisons de santé. Cependant, la décision de l’ouverture ou non du port de Marseille n’est pas de la compétence de la Ville, mais des autorités nationales.
C’est la première fois qu’un navire humanitaire tente de débarquer des migrants dans un port français. La distance qui sépare la zone de recherche et de sauvetage (SAR zone) des côtes françaises est en effet importante. L’Alan Kurdi devrait arriver à Marseille d’ici trois jours mais cela peut prendre « plus de temps » en raison du mauvais temps, explique Simon Pompeo.
Le navire de l’ONG allemande a porté assistance à 133 migrants (Sea-Eye avait dans un premier temps annoncé le sauvetage de 114 personnes) samedi 19 septembre au large de la Libye. Mardi matin, les gardes-côtes italiens ont évacué deux femmes, un homme et cinq enfants, dont un bébé de 5 mois, a indiqué Sea-Eye, portant à 125 le nombre de naufragés actuellement à bord.
Sources : https://www.infomigrants.net/