Un ancien garde-côtes libyen sous le coup de sanctions onusiennes et recherché par Interpol pour trafic d’êtres humains a été arrêté à Tripoli, a annoncé mercredi le gouvernement d’union libyen. Il avait été licencié en 2018 de son poste de capitaine d’unité dans la ville de Zaouia.
Abd al-Rahman al-Milad, alias al-Bidja, un ancien garde-côtes libyen, a été interpellé par la direction de la sécurité à Tripoli, a annoncé mercredi 14 octobre le gouvernement d’union libyen (GNA).
Cette arrestation a eu lieu à la suite notamment d’une « notice d’Interpol et sur mandat d’arrêt du bureau du Procureur général », a annoncé un communiqué du ministère de l’Intérieur du GNA.
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Abd al-Rahman al-Milad, baron local de trafics en tous genres, est soupçonné, entre autres, d’être impliqué « dans la traite d’êtres humains ». Le communiqué ne donne pas davantage d’éléments sur le contexte de son arrestation mais, selon des médias libyens, il a été interpellé près de Tripoli à un barrage de police. Des recherches se poursuivent afin de mettre la main sur « d’autres accusés », est-il indiqué dans le texte.
Notice d’Interpol
Abd al-Rahman al-Milad était sous sanctions onusiennes : il faisait l’objet d’une notice d’Interpol, suite à une demande du comité de sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU qui, en juin 2018, a sanctionné six chefs de réseaux de trafiquants de migrants actifs en Libye.
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À l’époque, Abd al-Rahman al-Milad, âgé de 30 ans et capitaine d’une unité de garde-côtes à Zaouia (45 km de Tripoli), avait été immédiatement suspendu puis licencié. Les sanctions qui le visaient prévoyaient notamment le gel de ses comptes bancaires et une interdiction de voyager.
Le trafic d’êtres humains est un fléau qui coûte la vie à de nombreux migrants tentant de rejoindre illégalement l’Europe par la mer. Depuis janvier 2020, environ 10 000 personnes ont été interceptées en mer et ramenées en Libye par les garde-côtes libyens, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Selon différentes sources, un nombre croissant de ces migrants sont ensuite envoyés dans des centres de détention non officiels où sévissent exploitation, violences, chantage et même exécutions.
Sources : https://www.infomigrants.net/