France : un policier condamné pour violences sur un migrant
Un agent français de la police aux frontières a été condamné jeudi à deux ans de prison avec sursis pour des violences sur un migrant malien. Son collègue a quant à lui écopé d’une peine de 18 mois de prison avec sursis pour détournement de fonds.
Deux agents français de la Police aux frontières (PAF) basés à Montgenèvre – ville du sud-est de la France connue pour être un des principaux points de passage des migrants de l’Italie vers la France – étaient jugés jeudi 30 juillet pour violences sur un migrant malien et détournement de fonds.
Lors du procès, la présidente du tribunal avait énuméré plusieurs faits présumés de vols d’argent liquide « par des agents du service » à des migrants. Cependant, « l’enquête n’a pas permis d’établir » ces faits, contrairement à ceux qui justifient le procès, avait alors souligné le procureur.
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Les plaignants avaient également rapportés des faits de violences subies lors de contrôles, qui ont été reconnus par l’enquête.
Ces condamnations interviennent « dans un contexte de déni de violences policières par le pouvoir politique et rappellent que nul ne doit échapper à la loi », s’est félicité auprès de l’AFP Maître Vincent Brengarth, avocat du jeune migrant victime, Moussa (prénom d’emprunt). À l’audience, Me Brengarth avait repris une formule du rapport d’enquête : « C’est le même tandem (…) à chaque fois ils étaient présents ».
« Tu arrêtes de me traiter de voleur ou je t’en colle une »
Le premier policier, âgé de 51 ans, a été déclaré coupable de violences sur Moussa et condamné à deux ans de prison avec sursis, une amende de 1 000 euros et une interdiction d’exercer une fonction publique pendant cinq ans. Il a également été condamné à verser 900 euros de dommages et intérêts à la victime.
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Retour sur les faits. En août 2018, après avoir traversé la frontière franco-italienne avec d’autres migrants, Moussa est renvoyé en Italie par plusieurs policiers, dont celui condamné. Le Malien dit s’être rendu compte de l’absence de son portefeuille et avoir voulu retourner au poste de police. Il croise alors un véhicule de la PAF dans lequel se trouve le policier mis en cause. Sur une bande audio enregistrée par Moussa et diffusée pendant le procès, on entend : « Il me manque 600 euros et mon ami 200 euros, la police a pris mon argent ». Une voix lui répond : « Tu arrêtes de me traiter de voleur sinon je t’en colle une ». Le ton monte et « on entend une bousculade et plusieurs coups » selon la présidente de l’audience.
« Je considère qu’il y a un doute très important », avait pour sa part estimé l’avocat du policier Me Jean-François Philip, qui avait plaidé la relaxe.
Le second condamné, âgé de 30 ans et qui n’est plus policier, a été déclaré coupable d’avoir gardé 90 euros en liquide d’une verbalisation. Il a déclaré avoir « oublié » la somme dans son pantalon « passé à la machine » mais reconnu avoir falsifié le registre pour couvrir « une faute d’inattention ». Il a écopé de 18 mois de sursis, 1 000 euros d’amende et d’une interdiction d’exercer une fonction publique pendant cinq ans.
Sources : https://www.infomigrants.net/