Un des plus grands squats de Marseille, installé dans une cité délabrée sous le coup d’un arrêté de péril, a été évacué lundi par la police. Jusqu’à 200 migrants ont vécu dans ces lieux insalubres.
Un des plus grands squats de Marseille, le « Petit séminaire », a été évacué par la police lundi 30 novembre, dans la matinée, a indiqué l’ONG Médecins du Monde. Au cours de cette opération, réalisée au moyen d’un important dispositif de CRS, une majorité de jeunes hommes, mais aussi des femmes et des enfants, des demandeurs d’asile, des « dublinés » ou des sans-papiers ont été relogés dans des chambres d’hôtels avec le concours du Samu social, a indiqué la mairie. La Ville avait par ailleurs équipé quatre gymnases en prévision de cette évacuation.
Plus qu’une soixantaine de personnes étaient encore présentes sur place lundi (64 selon la préfecture), a témoigné auprès de l’AFP Jean-Régis Rooijackers, de Médecins du Monde. Jusqu’à environ 200 personnes, principalement de jeunes immigrés d’Afrique de l’Ouest, notamment du Nigeria, avaient auparavant trouvé refuge dans ce squat.
Installé dans une cité délabrée des quartiers nord, ce squat à « l’état inquiétant » et aux « conditions de vie indignes », selon la présidente de la Métropole Martine Vassal, était sous le coup d’un arrêté de péril depuis le 16 novembre. Le « Petit séminaire » est un ensemble immobilier de 240 logements construit en 1959, dont la plupart des appartements, très dégradés, avaient été vidés de leurs locataires en attendant leur démolition.
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Selon la préfecture, qui a confirmé cette opération dans un communiqué lundi soir, « cette occupation a progressivement entraîné des risques importants pour la sécurité des personnes (notamment en raison de branchements électriques sauvages, particulièrement sollicités en cette période hivernale) ».
« Décaler le problème en renforçant l’emprise des marchands de sommeil »
Selon Jean-Régis Rooijackers, présent sur les lieux, cette évacuation n’apporte pas de solutions pérennes au problème de logement de ces personnes. « Si les femmes et les enfants seront tranquilles durant la trêve hivernale, seuls 10 jours d’hôtels sont prévus à ce jour pour les hommes. Après on ne sait pas », s’est inquiété le représentant de Médecins du Monde.
L’évacuation de lundi était la dernière en date. En tout, en une semaine, 119 personnes vivant dans ce squat ont été mises à l’abri par les services de l’État, selon la préfecture.
Dimanche soir, une première évacuation avait eu lieu au cours de laquelle 26 personnes, dont quatre femmes et quatre enfants, avaient été mises à l’abri après le déclenchement d’un incendie de détritus. Ce feu était le quatrième en une semaine, selon Médecins du Monde et les marins-pompiers.
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Dans la nuit du 24 novembre, un premier incendie avait déclenché l’évacuation d’un premier groupe de 24 migrants qui ont été relogés dans des hôtels de la ville. Selon Médecins du Monde, le reste des occupants de la cité sont partis d’eux-mêmes rejoindre d’autres squats et lieux de logements précaires.
« [Ces évacuations ne font] que décaler le problème en renforçant l’emprise des marchands de sommeil sur cette population », a regretté Jean-Régis Rooijackers, appelant à « un moratoire sur les évacuations » et à la recherche de solutions pérennes de relogement.
La Ville a commémoré début novembre l’anniversaire des deux ans de l’effondrement de deux immeubles vétustes du centre ville, rue d’Aubagne, qui avait fait huit morts, mettant en lumière la dangerosité des logements insalubres à Marseille.
Sources : https://www.infomigrants.net/