Athènes a demandé l’aide de l’Union européenne pour renvoyer près de 1 500 migrants déboutés du droit d’asile vers la Turquie. Ankara refuse de les recevoir malgré un accord de rapatriement entre l’UE et la Turquie signé en 2016.
La Grèce se retrouve une nouvelle fois au centre d’un conflit entre la Turquie et l’Union européenne (UE). Athènes souhaite renvoyer « immédiatement » près de 1 500 migrants déboutés du droit d’asile vers Ankara, en vertu de l’accord signé en 2016 entre l’UE et la Turquie.
Le texte, établi après la crise migratoire de 2015 pour dissuader les migrants de venir en Europe, prévoit que la Turquie est tenue de prendre en charge les demandeurs d’asile déboutés en Grèce. En échange l’UE s’engage à soutenir financièrement Ankara. Mais le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan accuse l’Union de ne pas avoir rempli ses obligations alors que 3,6 millions de réfugiés, en majorité syriens, vivent sur le sol turc.
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Face au refus de la Turquie, la Grèce a demandé jeudi 14 janvier l’aide de l’Union européenne, a indiqué dans un communiqué le ministre grec des Migrations et de l’Asile Notis Mitarachi. La « requête » grecque a été soumise à la Commission européenne et à Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières extérieures.
Ces demandeurs d’asile déboutés vivent actuellement dans les camps d’accueil et d’enregistrement des îles grecques situées près des côtes turques : 995 personnes à Lesbos, 180 à Chios, 187 à Kos et 128 à Samos.
Seulement 139 retours en 2020
« L’Europe doit établir un mécanisme commun pour répondre à ce problème dans le cadre du nouveau pacte (européen) sur l’asile, mais aussi mettre en œuvre la nécessaire procédure opérationnelle légale pour permettre ces retours », a réclamé Notis Mitarachi.
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Athènes soutient que seuls 139 retours ont été effectués en 2020 avant qu’Ankara n’arrête ce processus en mars à cause de la pandémie de coronavirus. « Nous attendons que la Turquie intensifie ses efforts en vertu de la déclaration commune », a insisté le ministre grec des Migrations et de l’Asile. À savoir que, « premièrement », Ankara doit empêcher les bateaux-passeurs de quitter les côtes turques vers la Grèce et l’Europe. Et « deuxièmement », la Turquie « doit accepter le retour des migrants sur la base de la déclaration commune UE-Turquie mais aussi des accords bilatéraux de réadmission existants ».
L’Union européenne a indiqué en décembre avoir affecté la totalité des 6 milliards d’euros promis à la Turquie en 2016.
Sources : InfoMigrants : informations fiables et vérifiées pour les migrants – InfoMigrants