Grande-Synthe : l’État va prendre en charge les distributions de repas aux migrants
L’État va prochainement prendre en charge les distributions de repas pour les migrants de Grande-Synthe. Un dispositif réclamé de longue date par le maire de la ville. Les associations, elles, sont partagées entre « satisfaction et inquiétude ».
Comme à Calais, l’État va désormais organiser les distributions de repas aux migrants de Grande-Synthe. « Le travail est lancé », a déclaré à La Voix du Nord le sous-préfet du Nord, Hervé Tourmente.
Cette prise en charge est réclamée depuis plus d’un an par le maire de la ville, Martial Beyaert. « C’est un grand pas », s’est d’ailleurs félicité l’édile dans les colonnes du média local.
Pour l’heure, peu de détails ont été donnés par la préfecture. Le projet devrait voir le jour dans plusieurs semaines, dès qu’un « opérateur en capacité d’assurer cette prestation aura été identifié », précise à InfoMigrants la préfecture du Nord. « Une procédure appropriée est en cours de lancement par l’État, sur la base d’un cahier des charges », ajoutent les autorités.
« Satisfaction et inquiétude »
Les associations d’aide aux migrants accueillent la nouvelle avec « satisfaction et inquiétude ». « D’un côté, on est content car c’est ce qu’on demande depuis longtemps, à savoir que l’État prenne conscience de ses devoirs », explique Claire Millot, de l’association Salam, contactée par InfoMigrants. Mais d’un autre, la militante redoute un arrêt soudain des distributions, comme ce fut le cas au moment de la destruction du camp de Sangatte en 2002, et de l’évacuation de celui du Puythouck fin 2016. À l’époque, les associations avaient dû reprendre les distributions de repas au pied levé.
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Salam espère ainsi garder un créneau de distribution dans le camp de migrants du Puythouck à Grande-Synthe où s’entassent environ 300 personnes dans des conditions désastreuses. Le site ne possède pas de toilettes et un seul point d’eau a été installé pour les exilés. Le camp est régulièrement la cible des évacuations policières lors desquelles les forces de l’ordre « repoussent les migrants et ramassent ce qu’ils laissent derrière eux », rappelle Claire Millot, qui aurait préféré « qu’on nous annonce l’ouverture d’un centre d’accueil avec hébergement et repas » plutôt que des distributions de nourriture.
Sources : https://www.infomigrants.net/