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Tunisie : nouvelle visite de Giorgia Meloni sur fond de lutte contre l’immigration irrégulière

La Première ministre italienne Giorgia Meloni s’est rendue en Tunisie mercredi, pour la quatrième fois en moins d’un an, pour y rencontrer le président Kaïs Saïed sur fond de lutte contre l’immigration irrégulière. Les deux pays cherchent à renforcer leur coopération alors que l’Union européenne bloque une partie des fonds destinés à la Tunisie dans le cadre du mémorandum signé en juillet dernier.

Et de quatre. La Première ministre italienne Giorgia Meloni s’est rendu mercredi 17 avril en Tunisie, pour la quatrième fois en moins d’un an, pour rencontrer le président tunisien Kaïs Saïed sur le thème de la lutte contre l’immigration irrégulière.

Convenant avec Kaïs Saïed que « la Tunisie ne peut pas être un pays d’arrivée pour les migrants » du reste de l’Afrique, elle s’est engagée à « impliquer les organisations internationales pour travailler sur les rapatriements » vers les pays d’origine.

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La lutte contre l’immigration clandestine « nécessite du développement pour les pays africains, des investissements. L’Italie cherche à faire avancer cette nouvelle approche » au niveau européen, a-t-elle argué. Le déplacement de Giorgia Meloni en Tunisie survient à deux mois d’élections européennes où le dossier migratoire fait déjà l’objet de débats houleux.

Signature d’accords économiques

Kaïs Saïed avait martelé ces derniers jours son refus que la Tunisie devienne « un pays de transit ou d’installation » des migrants d’autres pays d’Afrique. Pour Rome, « il reste fondamental que les autorités tunisiennes poursuivent leur action de lutte contre le trafic et la traite d’êtres humains et pour contenir les départs illégaux » de migrants.

Le même jour, une petite manifestation a réuni devant l’ambassade d’Italie des militants critiquant la gestion « sécuritaire » du dossier migratoire par la Tunisie et l’Italie, et réclamant « des solutions plus humaines ». Des familles de migrants tunisiens ayant disparu vraisemblablement dans des naufrages en Méditerranée étaient également présentes.

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Trois accords ont été signés mercredi (une aide de 50 millions d’euros au budget tunisien au bénéfice de projets dans l’énergie, une ligne de crédit de 55 millions d’euros aux PME et un accord de coopération universitaire) et d’autres suivront, selon la Première ministre italienne, dans les prochaines semaines, notamment dans le domaine militaire.

La visite de Giorgia Meloni en Tunisie intervient alors que les relations entre l’Union européenne et Tunis sont tendues. Dans le cadre d’un mémorandum signé à la mi-juillet, l’UE a commencé à verser 105 millions d’euros d’aide à la Tunisie pour lutter contre l’immigration irrégulière, mais le Parlement européen a voté à la mi-mars une résolution pour contester les conditions du décaissement par Bruxelles de 150 millions d’euros d’appui budgétaire à Tunis en dénonçant « une détérioration de l’État de droit en Tunisie ».

Regain d’arrivées de migrants en Italie

Selon des statistiques officielles italiennes, les arrivées clandestines de migrants en provenance de Tunisie, qui diminuaient depuis l’automne et jusqu’en début d’année, ont connu un rebond entre mi-mars et mi-avril avec 5 587 migrants (+337,52% sur un mois).

Ces dernières semaines, l’île de Lampedusa a connu un afflux de migrants avec plus de 1500 arrivées en quelques jours en provenance des côtes tunisiennes, distantes de 180 km. Malgré une traversée toujours aussi dangereuse (2 383 morts en 2023, selon l’ONU), les migrants continuent chaque semaine de partir en direction de l’Italie.

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Beaucoup de migrants subsahariens fuient les violences de la garde nationale tunisienne ou les rafles régulièrement menées dans les grandes villes du pays, comme Sfax, depuis le discours xénophobe prononcé par Kais Saïed en février 2023, où il accusait ceux-ci d’être à l’origine de « violence, de crimes et d’actes inacceptables » et de vouloir changer la composition démographique du pays.

Pour mieux absorber ce flux de migrants, le Parlement italien a adopté en février dernier une loi permettant de construire deux centres de rétention pour demandeurs d’asile en Albanie pour un coût estimé entre 650 et 750 millions d’euros. Leur ouverture, d’abord annoncée pour mai, a finalement été repoussée à novembre 2024.

Sources : https://www.infomigrants.net/

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