Le gouvernement espagnol a validé mardi la construction d’un centre d’hébergement d’urgence pour migrants sur l’ile d’Alboran, territoire militaire situé en pleine mer Méditerranée. Depuis le début de l’année, des centaines d’exilés y ont débarqué, alors qu’aucune infrastructure n’est prévue pour les accueillir.
Un refuge pour les migrants à Alboran. Le Conseil des ministres espagnol a approuvé mardi 16 avril la construction d’une structure d’hébergement d’urgence sur cet ilot au beau milieu de la mer Méditerranée. D’un montant de 1,3 millions d’euros, ces nouvelles installations seront conçues « pour améliorer et optimiser » les infrastructures de l’île, indique El Pais.
À ce jour, elle ne dispose d’aucun bâtiment dédié à l’accueil des exilés.
Ce territoire de 700 m² situé entre Almeria, en Espagne, et Nador, au Maroc, n’est pas habité. Seuls subsistent, en plus de 21 militaires, un phare, un héliport, un petit cimetière et un port. Mais il arrive que des embarcations de migrants qui cherchent à gagner l’Espagne y accostent.
Fin février, près de 200 personnes y ont débarqué en deux jours. Deux semaines avant, 89 migrants étaient aussi arrivés sur l’ilot.
La ministre de la Défense Margarita Robles s’est rendue à Alboran le 11 mars dernier, pour souligner « le travail difficile et important » des militaires en détachement sur l’îlot, à la croisée des routes migratoires en Méditerranée. « Pendant une semaine, ils ont été aux côtés des migrants, ils les ont rassurés, ils leur ont tendu la main et ils ont assuré leur sécurité et celle de leurs collègues », avait affirmé la ministre.
Décès à l’hôpital
Les groupes d’exilés avaient attendu plusieurs jours avant d’être évacués vers l’Espagne continentale, en raison des intempéries rendant impossible la navigation. Un homme qui présentait de forts symptômes d’hypothermie, une femme et quatre mineurs avaient, eux, quitté le territoire en hélicoptère avec les secours.
L’exilé transféré n’avait en revanche pas survécu. Il est mort à l’hôpital d’Almeria six jours après sont transfert, le 1er mars.
La route qui mène du Maroc à Alboran reste malgré tout très peu fréquentée au regard des autres voies migratoires qui mènent à l’Espagne, via les Canaries notamment.
D’après le ministère de l’Intérieur espagnol, 14 030 migrants ont débarqué sur l’archipel depuis le 1er janvier 2024, soit 490,5 % de plus (11 654) qu’au cours de la même période de l’année précédente. Au total, plus de 17 500 exilés sont arrivés irrégulièrement en Espagne depuis le début de l’année.
Sources : https://www.infomigrants.net/