Dublin a annoncé lundi l’accueil prochain de dix demandeurs d’asile arrivés récemment en Italie. Le pays est ainsi le premier État à répondre à l’appel à la solidarité lancé par Rome et la Commission européenne.
Le nombre peut sembler dérisoire mais le geste est symbolique. En annonçant, lundi 17 mai, qu’elle allait accueillir dix demandeurs d’asile arrivés récemment sur les côtes italiennes, l’Irlande est devenu le premier pays européen à répondre à l’appel à la solidarité lancé par Rome et la Commission européenne.
« Nous aidons l’Italie en acceptant dix personnes en geste de solidarité », a déclaré à l’AFP un porte-parole de la représentation permanente de l’Irlande auprès de l’UE.
Plus de 2 200 migrants sont arrivés sur la petite île italienne de Lampedusa en l’espace de quelques jours il y a plus d’une semaine, en provenance de Tunisie et de Libye.
La commissaire européenne Ylva Johansson et la ministre italienne de l’Intérieur Luciana Lamorgese ont lancé la semaine dernière un appel en direction des États membres de l’UE afin qu’ils prennent en charge une partie des migrants arrivés sur les côtes italiennes.
« Nous encourageons les États membres à faire preuve de solidarité »
Mais, à part l’Irlande, aucun pays n’a encore accepté de « relocaliser » des demandeurs d’asile arrivés en Italie, a affirmé un porte-parole de la Commission européenne. « Les discussions se poursuivent, et nous encourageons les États membres à faire preuve de solidarité en participant aux efforts de relocalisation », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre italien Mario Draghi a fait état de discussions avec la France et l’Allemagne pour tenter de relancer un mécanisme temporaire de répartition des demandeurs d’asile, sur lequel quelques pays européens s’étaient mis d’accord en 2019 à Malte.
Entre le 1er janvier et le 17 mai, plus de 13 300 personnes parties des côtes nord-africaines sur des embarcations de fortune ont débarqué à Lampedusa et en Sicile, soit trois fois plus qu’en 2020 à la même période et dix fois plus qu’en 2019, selon les chiffres du gouvernement italien.
« La situation à Lampedusa est littéralement explosive », a déclaré, début mai, un membre d’un syndicat de police, Domenico Pianese. « Si nous avons un autre jour comme aujourd’hui, avec des débarquements incessants, ce ne sera pas possible de garantir la sécurité sanitaire », s’est-il inquiété après l’arrivée de plus de 2 100 migrants en 24 heures sur l’île.
Route la fréquentée et la plus meurtrière
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 667 migrants ont trouvé la mort depuis le début de l’année en tentant de franchir la Méditerranée. La route vers l’Italie et Malte en Méditerranée centrale est la plus fréquentée et la plus meurtrière, avec 555 décès recensés.
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La Commission européenne a présenté en septembre une réforme du système d’asile dans l’UE, afin de garantir une plus grande solidarité européenne à l’égard des pays d’arrivée des migrants (Italie, Grèce, Espagne, Malte).
Mais les discussions sont difficiles et, faute de solution pérenne pour la répartition des demandeurs d’asile sauvés en mer, l’UE ne peut compter que sur des arrangements temporaires, au cas par cas, qui ne reposent que sur la bonne volonté de quelques États membres.
Sources : https://www.infomigrants.net/