Un peu plus de 1 200 migrants, pour la plupart originaires d’Afghanistan et d’Afrique de l’ouest, ont été pris en charge par les autorités samedi. Ils occupaient depuis mercredi le parc André-Citroën, dans le sud de Paris, pour réclamer un logement digne.
Samedi 4 septembre vers 7h du matin, des agents de la mairie de Paris et de la préfecture ont investi le parc André-Citroën, dans le sud de Paris, où étaient installés plus d’un millier de migrants.
Dans le calme, 1 210 personnes, dont la majorité sont originaires d’Afghanistan et d’Afrique subsaharienne, ont été conduites vers des centres d’accueil et d’examen des situations administratives (CAES) d’Ile-de-France et de province, a indiqué le ministère de l’Intérieur.
« L’examen des situations administratives permettra de définir la prise en charge la plus adaptée à la situation de chacun et les possibilités d’orientation vers le dispositif national d’accueil des demandeurs d’asile ou les dispositifs d’hébergement d’urgence et d’accès au logement » a déclaré le ministère.
« Visibiliser les invisibles »
Ces migrants avaient posé leur tente, avec l’aide du collectif Réquisitions qui regroupe plusieurs associations dont Utopia 56 et le Droit au logement (DAL), mercredi 1er septembre. Ils réclamaient un hébergement digne. La plupart « vivaient à la rue depuis des semaines, des mois, voire des années » tandis que d’autres souhaitaient « sortir d’hébergements insalubres », a précisé dans un communiqué Utopia 56. Parmi ces sans-abris se trouvaient environ 200 enfants.
Yaseen Saleem, un Afghan de 24 ans arrivé en France « il y a six mois », a déclaré à l’AFP attendre « un hébergement durable, pas comme la dernière fois où j’étais resté seulement une semaine [dans un appartement à Saint-Germain en Laye, en banlieue parisienne, ndlr]. Je veux vivre ici, je n’ai pas de famille ici. La France est ma famille ».
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Yann Manzi, fondateur d’Utopia 56, a de son côté dit sa volonté de continuer « à visibiliser les invisibles ». « On ne veut plus de ce ping-pong qu’on vit depuis des décennies, mises à l’abri-mises à la rue. On veut simplement un logement pérenne pour toutes les personnes là […] Il est temps de remettre à plat le dispositif d’accueil » a-t-il insisté.
Depuis décembre 2020, c’est la 10e action du collectif Réquisitions, permettant ainsi à 4 600 personnes « de sortir de la rue ou d’un abri de fortune », selon les associations. Plusieurs lieux de la capitale ont ainsi été occupés, dont une ancienne école maternelle, la place de la République, un jardin du 10e arrondissement ou encore la très chic place des Vosges.
Le collectif assure que « tant qu’aucune réelle politique d’accueil associée à de l’hébergement digne et pérenne ne sera mise en place, [il] restera mobilisé et ces actions continueront. »
source : https://www.infomigrants.net/fr