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Canaries : le cadavre d’une femme sortie des eaux, après « deux semaines en mer »

Alors qu’ils se rendaient sur les lieux d’un sauvetage, les sauveteurs espagnols ont repêché mardi le corps d’une femme, « en état de décomposition avancée ». Ni son identité ni son origine n’ont pu être établies pour l’instant. Dans le même temps, 178 personnes ont été secourues.

Le corps sorti de l’eau était « en très mauvaise état ». Dans l’immédiat, il était même impossible d’établir l’origine de cette femme, ainsi que son identité. Son cadavre été retrouvé alors que le bateau espagnol Guardamar Talía, dédié au sauvetage, allait porter secours, mardi 2 novembre, dans la zone à une embarcation à moteur.

« La localisation du cadavre a d’abord fait penser aux sauveteurs qu’il pouvait s’agir de l’un des occupants de ce bateau, mais son état de décomposition avancé les a conduits à écarter cette possibilité », affirme le quotidien El Pais. D’après eux, la victime était en mer depuis environ deux semaines.

Le bateau en détresse, finalement secouru, se situait à quelques kilomètres de là. Ses passagers avaient demandé de l’aide par téléphone, à environ 90 km au sud de Fuerteventura. À son bord, 55 personnes dont 44 hommes, neuf femmes et deux bébés, tous originaires d’Afrique subsaharienne.

Trois autres opérations de sauvetage en une matinée

Pendant le sauvetage, les équipes du Salvamento Maritimo ont reçu l’appel d’un navire marchand qui se trouvait entre les îles Canaries et le Maroc, les informant de la présence d’un autre bateau. Une autre unité, Salvamar Al Nair, a été dépêchée sur place et a secouru les 57 personnes à bord : 45 hommes, 10 femmes, un enfant et un bébé.

Les femmes et les enfants sont tous d’origine subsaharienne, tandis que les hommes sont subsahariens, maghrébins et bangladais, selon des sources des services d’urgence de Fuerteventura citées par El Pais. Ils ont été déposés à Puerto del Rosario, sur l’île de Fuerteventura.

Ce même mardi matin, une troisième opération de secours a permis le sauvetage de 31 migrants subsahariens, en détresse sur un canot pneumatique à 18km de Grande Canarie. Selon la Garde civile, le bateau serait parti de Nouakchott en Mauritanie, et était en mer depuis cinq jours.

>> À (re)lire : Canaries : après une semaine de dérive en mer, 57 personnes, dont 12 enfants, meurent dans un naufrage

Quelques heures plus tard, un quatrième bateau a été détecté à 11km de Maspalomas, au large de Grande Canarie lui aussi. Ses 35 passagers, des « hommes maghrébins », ont été secourus et emmenés au port d’Arguineguin.

En tout, 178 exilés ont été sortis de l’eau.

« Ils avaient à peine la force de se relever »

La liste des victimes de la route migratoire des Canaries ne cesse de s’allonger. La semaine dernière, un enfant de cinq ans est mort d’hypothermie, dans le bateau qu’il avait pris avec sa mère et sa sœur. Les 49 passagers ont été sauvés in extremis, après avoir passé deux semaines en mer. Un hélicoptère avait dû se rendre sur place, à environ 185 km de Grande Canarie, pour évacuer huit personnes, dont la petite victime, deux bébés et trois autres enfants. Cinq autres mineurs avaient également été hospitalisés pour déshydratation, dont une fillette de 10 mois, admise en soins intensifs.

« L’arrivée au port du bateau n’était pas comme d’habitude, raconte El Pais. Pendant quelques minutes, on aurait dit que le navire de sauvetage était vide. [Tous les passagers] étaient couchés, couverts de couvertures rouges et immobiles, ils avaient à peine la force de se relever. Il n’y avait pas de sourires, pas de gestes de célébration. La vingtaine de personnes – parmi les agents, les journalistes, les infirmières et les bénévoles – qui se trouvaient sur le quai sont restées silencieuses pendant près d’une heure ».

>> À (re)lire : Hausse des arrivées aux Canaries au premier semestre 2021

Au cours des dix premiers mois de l’année 2021, 16 827 migrants sont parvenus à rejoindre les îles Canaries par bateau, soit 44 % de plus que sur la même période l’an dernier où 11 659 migrants y avaient accosté, a indiqué mardi le ministère de l’Intérieur.

Si certains parviennent à atteindre les côtes espagnoles, la zone reste très dangereuse en raison des forts courants. D’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de 800 personnes sont mortes ou ont disparues en tentant de rejoindre les Canaries depuis l’Afrique.

source : https://www.infomigrants.net/

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