Les exilés, accompagnés par un skipper allemand, ont été remorqués dans le sud de l’île par la douane. Parti de Turquie, le bateau se serait perdu en mer après être tombé en panne. La nationalité des passagers reste à confirmer en l’absence de pièces d’identité.
C’est seulement la seconde fois en dix ans que la Corse accueille des migrants. Dans la nuit de mardi à mercredi aux alentours de minuit, dix exilés syriens ont accosté sur une plage de Porto-Vecchio, en Corse du Sud. Les rescapés, six femmes dont une enceinte de sept mois, deux hommes et deux enfants en bas âge avaient pris place à bord d’un voilier, a précisé la préfecture, confirmant une information de Corse-Matin. Toute la famille était accompagnée par un skipper allemand.
Ce dernier aurait déclaré avoir apporté son aide, sans contrepartie financière, en récupérant la famille dans un port de Turquie. Parti en mer Méditerranée, le bateau serait ensuite tombé en panne non loin de la Corse. Les douanes ont donc porté secours aux passagers, et les ont conduits ensuite jusqu’au port.
À quai, la famille a été prise en charge par la préfecture de région, les services de la municipalité de Porto-Vecchio, trois médecins du Samu, les pompiers et les gendarmes. Tous les rescapés sont en bonne santé.
« Nous n’avons aucune certitude sur leur point réel de départ, ni sur leur objectif ou leur nationalité », ont indiqué les services de la préfecture de Corse, qui mène des vérifications. Tous se disent natifs d’Alep, en Syrie. Mais les migrants n’ont pas les papiers d’identité nécessaires pour le prouver.
« Un geste d’humanité indispensable »
En attendant d’en savoir plus sur leur périple, ils ont été placés à l’isolement, logés dans un hôtel de la commune. « Ce qui est sûr, c’est que la Corse n’était pas leur destination », a indiqué la préfecture.
Jean-Christophe Angelini, le maire de Porto-Vecchio, a remercié sur Twitter les différents intervenants, saluant un « geste d’humanité, indispensable et naturel ». Invité de France Bleu Corse mercredi matin, il affirme, « sans la moindre ambiguïté », que la Corse doit les accueillir et « ne comprend même pas comment ce débat là peut exister ». Il peut en revanche entendre qu’il y ait un débat sur le fait qu’ils s’installent durablement sur l’île mais c’est, selon lui, « un autre sujet qui renvoie au manque de moyens », indique la radio.
L’arrivée de migrants par la mer est rare sur l’île. En janvier 2010, 124 réfugiés kurdes avaient été découverts sur une plage de Bonifacio, débarqués clandestinement par un bateau de passeurs. « Parmi eux, de nombreux enfants en bas âge, des nourrissons, des femmes enceintes ainsi qu’une personne handicapée en chaise roulante », précisait un article de Corse-Matin à l’époque.
« Ibrahim [l’un des passagers en 2010], considéré comme l’un des leaders du groupe [avait confié] dans un anglais approximatif qu’il espèr[ait] avoir des papiers français, que ses enfants puissent aller à l’école et qu’il puisse vivre en Europe avec sa femme ». Des aspirations certainement identiques, dix ans plus tard, à celles de la famille syrienne arrivée à Porto-Vecchio.
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