Une migrante a été trouvée morte dans le fleuve Evros, frontière naturelle entre la Grèce et la Turquie, a annoncé, dimanche, la police grecque. La victime, d’origine africaine, a été tuée par balle. L’origine du tir n’est, pour l’heure, pas connue.
Une migrante a été retrouvée morte dans le fleuve Evros, dans le nord-ouest de la Grèce, a annoncé à l’AFP la police grecque, dimanche 17 avril. La victime faisait probablement partie, estime la police, d’un groupe de migrants qui tentaient de traverser en bateau ce fleuve, frontière naturelle entre la Turquie et la Grèce.
Son corps a été retrouvé sans vie après un échange de tirs survenu samedi, dans des circonstances encore floues. Une enquête a été ouverte.
Les policiers ont découvert un peu plus tard, côté grec, quatre hommes arrivés à la nage, et la femme flottant dans l’eau, morte. Les nationalités de la victime, d’origine africaine, et des quatre hommes ne sont pour l’heure pas connues, a précisé la police.
Une balle « tirée d’une courte distance »
L’origine du tir, elle non plus, n’a pas été déterminée. « La victime a reçu une balle de petit calibre dans le dos, à hauteur de la poitrine. Selon le médecin légiste, la balle a été tirée d’une courte distance », a encore affirmé le représentant de la police.
Selon la chaîne de télévision d’État ERT, la blessure montre que la femme n’a pas été tuée par une arme utilisée par la police grecque, et estime qu’elle pourrait avoir été tuée par les passeurs.

Un peu plus tôt, le site internet du journal Proto Thema avait indiqué que la balle ne correspondait pas aux armes utilisées par les garde-frontières aussi bien grecs que turcs.
No man’s land
Après une vague de migrants arrivés de Turquie en traversant l’Evros, en mars 2020, la Grèce a renforcé ses moyens de surveillance, avec des caméras et des radars, et érigé une barrière d’acier de cinq mètres de haut sur 40 km.
Les ONG accusent les autorités grecques d’avoir créé dans cette région un no man’s land militaire où personne ne peut aider les rares migrants qui réussissent encore à traverser.
>> À (re)lire : « Comme dans un ping-pong » : 34 personnes coincées sur un îlot d’Evros, à la frontière gréco-turque
Conséquence de cette situation : fréquemment, des migrants se retrouvent coincés sur une petite île du fleuve d’Evros, à la frontière entre la Turquie et la Grèce, les deux pays se rejetant la responsabilité de leur prise en charge
Le 7 avril, l’ONG Human Rights Watch a par ailleurs révélé que des migrants étaient utilisés par la police grecque dans cette zone pour renvoyer en Turquie d’autres migrants. Les exilés chargés des refoulements ont affirmé devoir collaborer plusieurs mois avec la police grecque, en échange d’une éventuelle autorisation de séjour dans le pays.
Sources : https://www.infomigrants.net/