Un véhicule transportant quinze exilés s’est enflammé après en avoir percuté un autre, dans la nuit de vendredi à samedi. Deux personnes sont mortes sur les lieux du drame, tandis qu’une autre est décédée plus tard, à l’hôpital, de ses blessures. La police hongroise a arrêté son conducteur, qu’elle considère comme le passeur.
Accident tragique dans le sud de la Hongrie. Vendredi 5 août, trois migrants sont morts et onze ont été blessés après un violent accrochage sur la route.
Le véhicule dans lequel ils avaient pris place et qui transportait 15 passagers ne s’est pas arrêté à un poste de contrôle de police, près du village hongrois de Bocșa, à 122 kilomètres au sud de Budapest. Dans sa course, il en a percuté un autre, avant de s’enflammer.
Deux personnes sont décédées sur les lieux du drame, peu après 2h du matin, tandis qu’une troisième est morte plus tard à l’hôpital, où les onze autres occupants, blessés, ont également été transférés.
Selon la police, cet accident a été causé par un passeur qui serait le conducteur du véhicule. Ce ressortissant géorgien, soupçonné de traite d’êtres humains et de négligence ayant entraîné un accident de la route mortel, a été arrêté.
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Les frontières de la Hongrie, pays membre de l’Union européenne (UE), sont régulièrement touchées par des drames impliquant les migrants. Début juillet, un affrontement impliquant passeurs et exilés près de la frontière serbo-hongroise avait fait un mort et plusieurs blessés, âgés de 16 à 30 ans. Selon des médias, la fusillade avait opposé des Afghans et des Pakistanais, vraisemblablement à propos du trafic auquel se livrent les passeurs pour les faire franchir la frontière vers la Hongrie.
Les migrants se rassemblent près de la frontière hongroise dans l’espoir de traverser le pays des Balkans et de se déplacer plus à l’ouest en Europe. Dans cette zone, beaucoup sont confrontés à l’errance, à la violence des passeurs mais aussi à celle des policiers.
D’après Budapest, des migrants « plus dangereux » et « plus agressifs »
D’après un conseiller du Premier ministre Viktor Orban, 57 000 migrants ont atteint les frontières de la Hongrie depuis le début de l’année : des chiffres en forte augmentation par rapport à l’année dernière, à la même période. Et ce, malgré la politique migratoire très répressive de Viktor Orban qui a déclaré en juillet vouloir, en conséquence, mettre en place un nouvel organisme de sécurité des frontières.
En 2015, alors que des centaines de milliers de personnes cherchaient à gagner l’ouest de l’Europe en quête d’une vie meilleure, la Hongrie avait déjà érigé des clôtures de barbelés à ses frontières pour empêcher les migrants d’entrer et avait mis en œuvre des politiques sévères, vivement critiquées par des groupes de défense des droits.

« Nous aiderons la Serbie à protéger sa frontière », a encore martelé le 4 juillet le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto, à Subotica (nord de la Serbie), où son homologue serbe Nikola Selakovic a signé un accord bilatéral sur un nouveau régime de contrôle des frontières.
« Ces migrants sont de plus en plus dangereux, agressifs et armés. Ce n’est pas un problème de droits de l’homme mais une menace pour la sécurité des deux pays. Je voudrais qu’il soit clair pour ces personnes qui agressent nos policiers ou se comportent de manière agressive en Serbie qu’elles n’ont aucun droit d’entrer sur le territoire hongrois », a affirmé le ministre.
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Un discours anti-migrants réitéré par Viktor Orban lors d’un discours prononcé en Roumanie, le mois dernier. Le Premier ministre a répertorié « la migration de masse non réglementée » parmi les « plus grands dangers » qui menaceraient la société hongroise, et a averti que cela conduirait au « mélange des races ».
Les déplacés ukrainiens, eux, sont libres de circuler dans le pays. Depuis le déclenchement de l’invasion russe le 24 février, la Hongrie a accueilli 820 000 ressortissants ukrainiens.
Source : https://www.infomigrants.net