Le ministre de l’Intérieur chypriote, Nikos Nouris, se rendra au siège de l’ONU, à New York, pour faire part de la situation aux instances onusiennes.
La quasi-totalité des 15 130 demandeurs d’asile ont traversé la « zone tampon » qui sépare Chypre de la région du nord sous occupation turque. Un chiffre qui a doublé par rapport à la même période l’année dernière, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Nikos Nouris. Il a aussi précisé que Chypre était le pays de l’Union européenne qui comptait le plus de demandeurs d’asile par habitants.
Et pour faire face à ce que le ministre qualifie d’ »avalanche » de demandeurs d’asile, Chypre souhaite obtenir l’aide des Nations unies. M. Nouris se rendra donc à New York cette semaine, où il rencontrera le chef de cabinet du secrétaire général de l’ONU, Courtenay Rattray, et le sous-secrétaire général de l’ONU aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix. « Je veux discuter avec eux de la façon dont ils perçoivent le problème des traversées que nous vivons », a déclaré Nouris à l’agence de presse américaine AP.
L’ONU, dans le cadre de la mission de maintien de la paix, a un mandat pour intervenir sur la ligne verte de 180km qui sépare Chypre de la région du nord. Mais ce mandat ne concerne pas les opérations visant à stopper le flux migratoire.
De leur côté, les autorités chypriotes ne cessent de bâtir des barrières de barbelés et d’installer des systèmes de surveillance afin d’empêcher les passages de la frontière. Une brigade de 300 hommes a également été mis en place pour patrouiller le long de la séparation.
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Depuis plusieurs années, le passage par Chypre est privilégié par les demandeurs d’asile, car beaucoup moins dangereux que la traversée de la mer Méditerranée, notamment par les demandeurs d’asile africains. De nombreux migrants se rendent donc en Turquie avec leur passeport et un visa étudiant puis emprunte un vol vers Ercan, dans la région du nord sous domination turque pour enfin traverser la zone verte et atteindre l’UE. L’île est « une porte d’entrée facile d’accès pour l’Europe », confiait à Infomigrants Fabrice, un exilé camerounais, en mai dernier.
Et aujourd’hui, l’île de la Méditerranée se retrouve dépassée par le nombre de demandeurs d’asile qui affluent sur son territoire. Après une longue procédure, les demandeurs d’asile se retrouvent généralement sans logement, obligés de dormir à-même le sol sans nourriture et matériel.
Source : https://www.infomigrants.net