Les deux naufrages survenus lundi et mardi en mer Egée en Grèce ont fait jusqu’ici au moins 21 morts, selon un dernier bilan communiqué mercredi par les garde-côtes grecs. Plus d’une quarantaine de personnes sont toujours portées disparues.
Le bilan des deux naufrages, survenus lundi 31 octobre et mardi 1er novembre en mer Egée, s’est alourdi à au moins 21 morts, a-t-on appris mercredi auprès des garde-côtes grecs.
Sept nouveaux corps viennent d’être découverts au large de l’île d’Eubée, non loin d’Athènes. Juste avant, « treize corps ont été repêchés par les patrouilleurs de la police portuaire » dans la même zone, où un voilier a coulé mardi à l’aube avec 68 personnes à bord, selon des déclarations de dix migrants rescapés, a indiqué à l’AFP un porte-parole des garde-côtes.
Les garde-côtes avaient dans un premier temps récupéré le corps d’un homme dans le dangereux détroit de Kafireas, entre les îles d’Eubée et d’Andros. 36 personnes sont donc toujours portées disparues dans ce naufrage.
L’embarcation, venue de Turquie, s’était retournée alors que la mer était très agitée, à cause de vents soufflant à plus de 60 km/heure.
Au total, douze hommes ont réchappé à cette tragédie. Secourus en mer, ils ont été menés sur l’île d’Evia, à l’est d’Athènes. Onze d’entre eux – six Égyptiens, deux Afghans et deux Iraniens – ont été repêchés mardi. Le douzième a été repéré mercredi par un hélicoptère qui sillonnait la zone.
Un mort et sept présumés portés disparus dans un second naufrage
Par ailleurs, le naufrage d’un bateau gonflable au large de l’île de Samos dans l’Est de l’Egée lundi soir a fait un mort et sept présumés portés disparus selon les déclarations des cinq rescapés, ont indiqué les garde-côtes.
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Le repêchage du corps sans vie, mardi dans l’après-midi, a été perturbé par un navire turc, ont affirmé les autorités grecques. Celles-ci estiment que le bateau turc est entré illégalement dans les eaux grecques et y a opéré des manœuvres dangereuses. « Les mouvements du navire turc ont entravé le travail des garde-côtes helléniques et de Frontex ainsi que le développement de l’opération de recherche et de sauvetage des personnes disparues », affirme un communiqué des garde-côtes grecs. Le navire italien de Frontex a enregistré l’incident en vidéo, et une enquête a été ouverte.
Les recherches se poursuivent dans la zone pour le troisième jour consécutif. Les sauveteurs y sont confrontés aux mauvaises conditions météorologiques, en particulier à des vents forts.

Une zone maritime propice aux naufrages
Les naufrages, souvent fatals, sont très fréquents dans cette zone. Au moins 30 personnes sont mortes en octobre dans deux naufrages d’embarcations de migrants en mer Egée. Athènes renvoie fréquemment la responsabilité à Ankara pour les naufrages en mer Egée, qui sépare les deux pays. Mais les organisations de défense des droits de l’Homme et la Turquie accusent aussi la Grèce de procéder à de nombreux refoulements illégaux.
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Au cours des neuf premiers mois de cette année, la Grèce a connu une augmentation de 80% du nombre d’arrivées de migrants venant de la Turquie voisine par rapport à la même période en 2021.
Les responsables grecs affirment que les passeurs empruntent une route plus longue et plus périlleuse vers le sud pour contourner les patrouilles de l’Union européenne dans la mer Égée dans le but d’atteindre l’Italie, rappelle le média RTE.
Sources : http://www.infomigrants.net/