Italie : un migrant marocain meurt asphyxié dans l’incendie d’un centre de rétention
Un citoyen marocain de 38 ans est décédé dans le centre de rétention de Restinco, à Brindisi, dans le sud de l’Italie, après avoir inhalé de la fumée. L’incendie avait été déclenché quelques minutes plus tôt par un autre migrant, pour protester contre les conditions de vie dans la structure.
Un migrant marocain est mort d’asphyxie à la suite d’un incendie dans le centre de rétention – officiellement nommé centre d’accueil et de rapatriement (CPR) – de Restinco, à Brindisi, dans la région des Pouilles. Le feu a été déclenché sur un matelas par un autre exilé vers 13h30 lundi 19 décembre, pour protester contre les conditions de vie dans la structure, a rapporté l’agence de presse italienne AGI. « En état d’ébriété », la victime âgée de 38 ans « a été surprise dans son sommeil » et « n’a pas eu la force de se lever » pour s’extirper de sa chambre.
Ce jour-là, les pompiers étaient déjà intervenus plus tôt dans la matinée pour maîtriser d’autres départs de feu, de moindre ampleur.
Une enquête est en cours pour reconstituer la chronologie des événements, mais deux personnes – un Tunisien et un Géorgien – ont déjà été interpellés. « Tous deux sont accusés d’avoir causé la mort du ressortissant marocain », indique le quotidien Italy24. « Après interrogatoire, ils ont été écroués à la prison à Brindisi. » Un citoyen gambien, qui a allumé un autre feu ce jour-là, ainsi qu’un Égyptien et un Cap-Verdien, qui ont résisté aux forces de l’ordre, ont aussi été appréhendés.

Le CPR de Restinco, qui peut accueillir 38 personnes, est régulièrement pointé du doigt. L’année dernière, plusieurs associations et organisations de la société civile avaient manifesté dans les rues de Brindisi pour dénoncer les conditions de rétention du centre.
Au lendemain de la mort du citoyen marocain, une trentaine d’associations ont demandé une rencontre avec le préfet de Brindisi, afin de « vérifier que les conditions de détention sont conformes aux dispositions du règlement ».
« Vétusté » et « isolement »
D’après le ministère de l’Intérieur, l’Italie comptait en juin 2020 neuf CPR, répartis sur tout son territoire. Dans ces structures sont détenus des ressortissants de pays tiers sans titre de séjour régulier dans l’attente de l’exécution des mesures d’expulsion, ou déjà bénéficiaires d’un arrêté d’expulsion.
Les migrants transférés dans ces centres, baptisés avant 2017 « Centres d’Identification et d’Expulsion » (CIE), peuvent y rester de 30 à 180 jours, « en cas de difficultés sérieuses dans les procédures de vérification de l’identité d’un étranger ».
Sources : www.infomigrants.net