L’UE redoute « un effondrement » de la Tunisie, risquant de provoquer des flux migratoires
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a exprimé, lundi, les inquiétudes de l’Union européenne vis-à-vis de la détérioration de la situation politique et économique en Tunisie. Bruxelles craint que cette instabilité provoque des « flux migratoires vers l’UE et entraîne une instabilité » au Moyen-Orient.
« La situation en Tunisie est très dangereuse ». Lundi 20 mars, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a exprimé l’inquiétude de l’Union européenne (UE) vis-à-vis de la situation en Tunisie. « Si la Tunisie s’effondre, cela risque de provoquer des flux migratoires vers l’UE et entrainer une instabilité dans la région MENA [Moyen-Orient Afrique du Nord]. Nous voulons éviter cette situation », a-t-il affirmé.
Les ministres ont demandé à la Belgique et au Portugal d’envoyer des représentants en mission en Tunisie afin de mener « une évaluation de la situation pour permettre à l’UE d’orienter ses mesures », a-t-il précisé.
« L’Union européenne ne peut pas aider un pays incapable de signer un accord avec le Fonds monétaire international » (FMI), a-t-il soutenu. « Le président Kaïs Saïed doit signer avec le FMI et mettre en œuvre l’accord, sinon la situation sera très grave pour la Tunisie ».
Tunis a rejeté, mardi, ces allégations. « Les propos prononcés sont disproportionnés tant au vu de la résilience bien établie du peuple tunisien tout au long de son histoire, que par rapport à une menace migratoire vers l’Europe en provenance du sud », a réagi le ministère tunisien des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Ces propos sélectifs continuent d’ignorer toute responsabilité [de l’UE] dans la situation qui a prévalu en Tunisie et ailleurs, notamment depuis 2011 et jusqu’au 25 juillet 2021 », soit la période allant de la révolution qui a renversé la dictature jusqu’au coup de force du président Kaïs Saïed.
Double crise
Depuis cette date, le président a fait arrêter de nombreuses personnalités. Et les principaux partis d’opposition dénoncent une « dérive autoritaire » qui fait vaciller la jeune démocratie issue de la première révolte du Printemps arabe en 2011.
Le président de la Tunisie, Kaïs Saïed, a également prôné le 21 février des « mesures urgentes » contre l’immigration clandestine d’Africains subsahariens dans son pays, affirmant que leur présence était source de « violence et de crimes ».
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Le chef de l’État a tenu un discours extrêmement dur sur l’arrivée de « hordes des migrants clandestins » dont la présence en Tunisie est selon lui source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables », insistant sur « la nécessité de mettre rapidement fin » à cette immigration.
L’inflation à plus de 10 %, l’augmentation de la pauvreté et le creusement de la dette complètent la liste des raisons qui poussent les Tunisiens à envisager leur avenir ailleurs en Europe.
Sources : https://www.infomigrants.net/