Les autorités portugaises ont interpellé quatre personnes dans le cadre d’une opération de lutte contre « des réseaux criminels » soupçonnés notamment de faire travailler illégalement des migrants dans des cultures de coquillages, a annoncé mercredi la police maritime.
La police portugaise a mené mercredi 21 juin dès 8h « une méga-opération pour lutter contre les réseaux criminels liés au ramassage illégal, au commerce et au trafic international de mollusques, ayant abouti à l’arrestation de quatre personnes », ont annoncé dans un communiqué les autorités. Les accusés sont tous de nationalité portugaise.
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Plus de 150 agents de la police maritime ont été mobilisés pour l’occasion et 22 inspecteurs de la police aux frontières. Plusieurs perquisitions se poursuivait mercredi après-midi.
Au cours de cette opération, les policiers « ont identifié 243 migrants dont neuf ont été notifiés afin de clarifier leur situation en territoire national », précise le document. Les victimes, originaires du Népal, de Thaïlande et de Malaisie, ont été pris en charge par les pompiers.
D’après la presse portugaise, les exilés travaillaient à la récolte de palourdes dans l’estuaire du Tage, dans la commune d’Alcochete, près de Lisbonne. Le média Jornal de Notícias rapporte que les personnes exploitées s’entassaient dans un ancien restaurant de la ville depuis le début de la pandémie de Covid-19, dans des conditions inhumaines. Le lieu disposait également de bassins d’épuration pour les palourdes récoltées. Le réseau n’avait plus qu’à venir chercher la marchandise sur place et la revendre au marché noir vers d’autres pays.
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L’avocat du propriétaire du restaurant affirme que son client avait appris l’affaire dans la presse. « Il est en vacances et m’a demandé de venir sur place pour voir ce qu’il se passait. J’ai constaté qu’il y avait un mandat de perquisition J’ai dit aux autorités que nous étions disponibles pour collaborer », a déclaré Abel Correia.
Pour le maire d’Alcochete, Fernando Pinto, cette opération n’est pas une surprise. L’édile réclame un groupe de coordination, à l’échelle nationale, pour lutter contre le trafic d’êtres humains dans la récolte illégale de coquillages.
Sources : https://www.infomigrants.net/