Le navire humanitaire Geo Barents a lancé quatre opérations de secours entre le 3 et 4 juillet en Méditerranée. Au total, 196 personnes se trouvent désormais à bord du bateau de Médecins sans frontières. Ils étaient partis de Tunisie dans des canots en bois et en métal. Le Geo Barents doit maintenant se rendre dans le port de Marina Di Carrara, dans le nord de l’Italie, non loin de Gênes.
Après le Humanity 1 ce week-end, le Geo Barents, navire humanitaire de Médecins sans Frontières (MSF), a mené plusieurs sauvetages entre le lundi 3 et le mardi 4 juillet.
Aidé par les Pilotes Volontaires – une association qui survole la SAR zone (zone de recherche et de sauvetage) pour repérer depuis le ciel les embarcations en détresse – le Geo Barents a lancé une première opération le 3 juillet au matin. Un canot de 51 personnes, dont neuf mineurs, dérivait au large de Malte.
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Plus tard dans la nuit, le navire humanitaire a lancé trois autres opérations de sauvetage pour secourir trois embarcations qui comptaient respectivement 59, 42 et 44 personnes. Au total, ce sont donc 196 exilés qui sont à bord du Geo Barents. Tous les rescapés étaient partis de Tunisie, selon MSF. Ils naviguaient sur des canots de bois et de métal, inadaptés à la navigation en haute mer.
Ces sauvetages successifs ont été menés sous les ordres du MRCC (Centre de coordination des sauvetages en mer) de Rome, malgré la loi italienne qui interdit aux navires humanitaires depuis le début de l’année de procéder à plusieurs sauvetages d’affilée.
Selon la nouvelle loi, les ONG naviguant en Méditerranée sont exhortées à rentrer immédiatement au port (assigné par les autorités) après un sauvetage. Ils n’ont plus le droit de stationner en SAR zone, ce qui les empêche de porter secours à d’autres embarcations en difficulté.
Mais des exceptions existent, comme c’est le cas pour le Geo Barents ou encore pour le Humanity 1 qui ont été autorisés par le MRCC de Rome à mener plusieurs opérations de sauvetage le 1er juillet dernier.
Le Geo Barents doit désormais se rendre dans le nord de l’Italie, au port de Marina di Carrara, non loin de Gênes. Un port à plus de 1 000 km de la SAR zone.
Cet éloignement n’a d’autre objectif que de « maintenir les navires (…) hors de la zone de sauvetage pendant des périodes prolongées », avaient dénoncé, en janvier dernier, les ONG de sauvetages en mer, dans un communiqué conjoint.
La route migratoire la plus meurtrière au monde
À la faveur d’une météo clémente, les tentatives de traversées en Méditerranée – et les opérations de secours menées par les ONG – sont nombreuses en ce moment. Mardi 27 juin, l’Ocean Viking, le navire humanitaire de SOS Méditerranée, a porté assistance à 86 migrants « dans un canot pneumatique en difficulté » au large de la Libye. Au cours de cette même journée, le Geo Barents de Médecins sans frontières (MSF) avait débarqué à La Spezia, dans le nord de l’Italie, 13 migrants.
Le 25 juin, l’Aita Mari, un autre navire humanitaire a secouru 172 migrants en mer. Parmi les survivants se trouvait un petit garçon de trois ans qui avait fait la traversée seul, sans sa mère qui n’avait pas eu le temps de monter à bord.
La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). L’agence onusienne estime qu’en 2022, 1 417 migrants y ont disparu. Et depuis janvier, ce sont déjà 1 724 personnes qui ont perdu la vie dans ces eaux.
Sources : https://www.infomigrants.net/